Stéphane Séjourné, le ministre français des Affaires étrangères, est en visite dans la capitale marocaine, Rabat. Arrivé dimanche soir, Stéphane Séjourné sera reçu dans la matinée par son homologue Nasser Bourita.
Au programme des échanges, les relations bilatérales en cours de dégel après 18 mois très tendus. En effet, Paris et Rabat ne se parlaient presque plus. Tous les appels du pied d’Emmanuel Macron étaient restés lettres mortes après la limitation du quota de visas entre autres.
Plus d’une année s’est écoulée entre la dernière visite d’un ministre français des Affaires étrangères et celle de Stéphane Séjourné. En décembre 2022, Catherine Colonna, sa prédécesseure, venait annoncer à Rabat la fin des restrictions de visas vers la France, une crise qui avait durablement marqué les esprits marocains. Pour preuve, aucune amélioration significative n’a été observée entre les deux pays dans les semaines suivantes.
La tension est même revenue à son comble lorsque le Parlement européen a voté une motion demandant au Maroc de mieux respecter les droits de l’homme. Pour Rabat, pas de doute, la mission est téléguidée par Paris et même par un certain Stéphane Séjourné, à l’époque chef du mouvement Renew à Strasbourg. Alors en réponse, le Maroc avait mis fin à la mission de son ambassadeur à Paris et les discussions s’étaient limitées au strict minimum. Pas seulement. Rappelons-nous que le Maroc, d’après plusieurs médias, espionné le président Macron et plusieurs ministres français grâce au logiciel Pegasus. Même le chef du gouvernement espagnol, Manuel Sachez n’a pas échappé à ces intrusions.
Pegasus espionnait des téléphones de diplomates américains en Afrique
Depuis, de l’eau a coulé sous les ponts, le Maroc a nommé une ambassadrice à Paris en octobre dernier et la France a annoncé son intention d’ouvrir un nouveau chapitre avec le royaume, garantissant même un investissement personnel de son nouveau chef de la diplomatie.
Ces dernières semaines, plusieurs déclarations, notamment de l’ambassadeur de France au Maroc, ont mentionné la nécessité « d’avancer » sur la question du Sahara occidental. Des propos qui ont retenu l’attention du royaume, tant la cause est centrale pour Rabat.
L.M/RFI