Dans son intervention sur les ondes de la radio Tizi-Ouzou, le Pr Benali Abdelkrim, chef de service des maladies infectieuses du CHU Nedir Mohamed a démenti l’existence de cas diagnostiqués d’Ebola au niveau de l’établissement.
La réaction de ce praticien fait suite aux rumeurs persistantes faisant état de décès de 6 patients dont un médecin (une résidante) du service de pédiatrie du Centre hospitalo-universitaire de Tizi-Ouzou des suites de leur infection au virus Marburg, un variant d’Ebola
Les victimes présentaient en majorité un tableau clinique similaire, souffrant de fièvre, de diarrhée hémorragique, selon des indications en circulation au sein du milieu médical mais non confirmées officiellement estimant que « ces symptômes nous amènent à suspecter fortement un début de propagation du virus. »
Sur les réseaux sociaux, d’autres sources anonymes qui se revendiquent toujours du milieu médical ne cachent pas leur alarmisme, expliquant que « le virus Marburg (Ebola) se propage de manière terrible depuis près d’un mois en l’absence totale de couverture médiatique et officielle du ministère de la Santé. »
Le virus aurait causé la mort d’une vingtaine de personnes entre Tizi-Ouzou, Blida et d’autres villes, selon la même source qui souligne que « la raison de ce phénomène est attribuée par certains à des immigrés de la région qui sont entrés en contact avec des immigrés africains en France. »
Pour faire taire ces rumeurs, la direction du CHU de Tizi-Ouzou est sortie de son silence, en publiant un communiqué en fin de l’après-midi de ce mardi, réfutant toute existence de cas d’infections au variant du virus Ebola. Les décès de patients admis aux urgences de l’établissement sont dus à la canicule, selon le communiqué dont voici le contenu intégral.
« La canicule, sévissant ces derniers jours sur le pays, a particulièrement affecté les régions nord, non habituées à ces fortes températures prolongées, du reste soutenues par des BMS de sensibilisation toujours d’actualité. Cela n’a pas été sans conséquences sur certains sujets, fragilisés par l’âge ou par d’autres pathologies chroniques. Le CHU de Tizi-Ouzou, qui demeure le seul établissement régional, a, de ce fait, enregistré un afflux de patients évacués des structures sanitaires, non seulement locales mais aussi régionales, à l’instar des wilayas de Bouira, Boumerdès, Béjaïa… Si la majorité des consultants, pour les coups de chaleurs et insolations subis, finissent par rejoindre leurs domiciles après les soins aux urgences, malheureusement, cinq décès ont été enregistrés durant ces dernières quarante-huit heures.
C’est dans ce contexte très particulier et concomitant à la perte tragique, d’une praticienne exerçant au sein de l’établissement, survenue dimanche dernier, qu’une vague de rumeurs s’est répandue, notamment sur la toile créant ainsi un climat d’angoisse chez la population locale. Une réunion d’urgence regroupant les spécialités de maladies infectieuses, épidémiologie, réanimation, laboratoire de microbiologie s’est tenue aujourd’hui même le 18 juillet 2023 pour se pencher sur la situation et organiser la mise en place d’un dispositif préventif spécial. A la lumière des échanges, et révision des dossiers des malades décédés, il a été conclu qu’aucune piste n’oriente, jusque-là, vers une infection virale, encore moins une épidémie. Et aucun cas d’Ebola confirmé, à ce jour, n’a été enregistré sur le territoire de la wilaya, comme le colportent de fausses informations. Enfin, au vu des prévisions métrologiques persistantes, il est plus que jamais recommandé de veiller au strict respect des mesures à observer en cette période de fortes chaleurs. »
Samia Naït Iqbal