La tension reste forte après la mort d’un membre de HTS et la confrontation entre les autorités syriennes et la communauté druze, qui contrôle le quartier de Jaramana en banlieue de Damas.
De nombreux habitants ne peuvent toujours pas rentrer chez eux. Selon plusieurs sources, Israël menace d’intervenir au sol si les autorités syriennes ne mettent pas fin aux opérations contre les factions druzes. Cette menace ajoute à l’inquiétude sur place, où la situation pourrait rapidement dégénérer.
Après des affrontements armés dans la région de Jaramana, au sud de la capitale syrienne Damas, de nombreux habitants se sont retranchés chez eux par crainte des tirs violents. Quant à des centaines d’autres habitants de la zone, ces derniers n’ont pas pu rentrer chez eux.
« Quand le combat et les tirs cesseront-ils dans le pays ? Nous en avons assez après toutes ces années de guerre. Aujourd’hui, je suis obligé de dormir loin de chez moi et de laisser ma femme et mes enfants seuls à la maison. Les forces de sécurité ne devraient pas être impliquées dans des affrontements armés dans les zones civiles. Nous n’avons rien à voir avec ce qu’il se passe. Pourquoi devrais-je fuir la guerre et dormir loin de ma famille et de ma maison ? », se demande Ali Sayed, un habitant.
Des points de contrôle installés autour de Jaramana
La nouvelle administration syrienne a déployé des centaines de combattants dans la région de Jaramana, tandis que les miliciens druzes ont renforcé leurs positions pour faire face aux forces de police et de l’armée, selon le chef druze Rabi Munzer. « Nous vivons ici et nous n’avons jamais demandé la protection de quiconque. Nous sommes des citoyens arabes syriens qui habitons cette terre depuis des siècles et nous avons de bonnes relations avec nos voisins. Nous resterons toujours ainsi », explique ce dernier.
L’administration nouvellement en place a installé des points de contrôle autour de Jaramana et a donné à la communauté druze un ultimatum de cinq jours pour remettre ses armes aux autorités gouvernementales.
Les Druzes forment un mouvement religieux issu de l’ismaélisme, lui-même une sous-branche de l’obédience chiite. « La doctrine druze se distingue au sein de l’islam, de l’ismaélisme, du chiisme et du sunnisme par la doctrine de l’unicité de Dieu, le tawhid. Pour les Druzes, se rendent coupables d’associationnisme les musulmans attribuant à Dieu des attributs humains. Donc ils vont suivre la doctrine néoplatonicienne très connue au sein de l’ismaélisme, qui est d’abord Plotin, puis Pythagore pour dire : Dieu a deux faces, une face ineffable que l’on peut même pas évoquer dans les rêves, et une autre face que l’on peut essayer de connaître qui est l’équivalent du démiurge. Ils vont donc considérer que ce démiurge, l’autre face ou partie de Dieu que l’on peut évoquer, va apparaître sous une enveloppe humaine aux croyants sous la forme du calibre du 6e calife Al–Hâkim », explique le professeur Wissam H. Halawi.
Avec RFI