Les rebelles emmenés par des islamistes radicaux sont entrés, jeudi 5 décembre, dans la ville stratégique de Hama, dans le centre de la Syrie, au prix d’âpres batailles avec l’armée du président Bachar el-Assad qui a reconnu sa défaite.
C’est la deuxième ville dont la coalition rebelle, emmenée par les islamistes extrémistes de Hayat Tahrir al-Sham (HTS), s’empare en l’espace d’une semaine : Alep, deuxième ville du pays, était tombée le 1er décembre. Maintenant, les rebelles « sont entrés dans plusieurs quartiers de la ville de Hama, et des combats de rue s’y déroulent avec les forces du régime », a indiqué l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH).
Ville stratégique
L’armée syrienne a reconnu avoir perdu le contrôle de la ville et indiqué que ses forces s’étaient « redéployées » à l’extérieur de Hama. Située à 210 km au nord de Damas, Hama est une ville stratégique pour le gouvernement de Bachar el-Assad, car elle commande la route vers la capitale.
L’OSDH avait fait état, ce jeudi matin, de combats « acharnés » entre les rebelles emmenés par les islamistes extrémistes de HTS et l’armée syrienne, qui avait acheminé des renforts dans la ville. Les rebelles étaient parvenus mercredi soir à encercler quasi totalement la quatrième ville de Syrie, après une offensive fulgurante depuis le nord qui leur avait permis de prendre Alep.
Le chef des rebelles syriens emmenés par les islamistes extrémistes de Hayat Tahrir al-Sham (HTS), Abou Mohammed al-Jolani, a promis qu’il n’y aurait « pas de vengeance » après la prise de Hama, où l’armée avait écrasé un soulèvement des Frères musulmans en 1982. « Je demande à Dieu tout-puissant que ce soit une conquête sans vengeance », a déclaré M. Jolani dans un message vidéo diffusé sur la chaîne Telegram des rebelles, après avoir annoncé que ses combattants étaient entrés dans Hama « pour refermer la blessure ouverte il y a 40 ans ».
Centaines de détenus libérés
Jeudi, les rebelles ont aussi annoncé avoir pris la prison de Hama et libéré des centaines de détenus. « Nos forces sont entrées dans la prison centrale de Hama et ont libéré des centaines de prisonniers injustement détenus », a annoncé sur une chaîne Telegram Hassan Abdel Ghani, un chef militaire de la coalition rebelle emmenée par des islamistes radicaux.
La Russie et l’Iran, les principaux alliés de Damas, ainsi que la Turquie, un soutien majeur des rebelles, sont en « contact étroit » pour stabiliser la situation, a indiqué le 4 décembre la diplomatie russe. De son côté, le secrétaire d’État américain, Antony Blinken, a, lui, mis en garde contre une résurgence du groupe État islamique (EI) en Syrie, où cette formation jihadiste avait autoproclamé un « califat » en 2014, à cheval sur l’Irak, avant d’être défait plusieurs années plus tard.
RFI