En ce 20 avril, nous commémorons le double anniversaire du Printemps Imazighen de 1980 et du Printemps noir de 2001. Ces dates tragiques nous rappellent les luttes et les souffrances des Amazighs, un peuple qui a affronté, au cours de l’histoire, des défis monumentaux dans sa quête de reconnaissance et de dignité.
Ces évènements ne sont pas seulement des souvenirs douloureux ; ils sont aussi des symboles de résistance et de résilience face à l’oppression.
Nous devons garder à l’esprit les sacrifices et les martyrs de la cause amazigh. Ces héros silencieux ont donné leur vie pour défendre notre identité, notre culture et nos droits. Leur courage et leur détermination continuent et continueront d’inspirer les générations présentes et futures. Nous honorons leur mémoire en poursuivant le combat pacifique pour l’amazighité, où les valeurs de paix, de justice et de respect des droits humains prévalent.
Malgré les nombreux sacrifices consenti, la situation des Amazighs en Afrique du Nord a connu un recul ces dernières années. Cette dégradation s’accompagne d’une répression de toute voix dissidente, avec de nombreux militants et militantes incarcérés en Algérie et au Maroc pour avoir eu le courage de revendiquer leurs droits fondamentaux.
Les conditions de détention difficiles et les procès injustes auxquels ils sont confrontés mettent en évidence l’importance essentielle de défendre la liberté d’expression et de pensée pour l’ensemble des Amazighs.
Au Maroc, les Amazighs continuent de subir la confiscation de leurs terres ancestrales, souvent sans indemnisation ni reconnaissance, ainsi que des déplacements forcés dans les zones du Souss, du Sud-Est, du Rif et de l'Atlas.
Les actes de racisme anti-Amazigh se multiplient en toute impunité, accompagnés d’un mépris ostentatoire envers les symboles et l’histoire amazighs. Ce racisme, profondément enraciné dans certaines mentalités et institutions, se manifeste par des attaques dirigées contre nos symboles amazighs, ainsi que contre notre culture et notre langue, que ce soit en Libye, en Algérie ou au Maroc, témoignant d’un climat social préoccupant, Les restrictions sur les réunions et les obstacles aux activités associatives mettent en lumière les difficultés croissantes auxquelles sont confrontés les Amazighs. Cette situation appelle à une prise de conscience collective afin de défendre et promouvoir nos droits, tout en valorisant notre culture et notre histoire.
En Libye, malgré leur participation active au changement politique, les Amazighs continuent d’être marginalisés. La culture amazighe n’est que vaguement mentionnée dans la constitution provisoire, sans reconnaissance officielle de la langue, et leur représentation dans le processus de rédaction de cette constitution a été négligée.
Par ailleurs, nous devons tirer la sonnette d'alarme contre les politiques d'épuration ethnique menées par le régime malien, en particulier contre le peuple amazigh Kel Tamashaq dans la région de l'Azawad, sous les yeux de la communauté internationale.
Au Niger, le peuple Kel Tamashaq, touché par les changements climatiques et la marginalisation, fait face à une pauvreté extrême qui menace son existence.
En Tunisie et en Mauritanie, l’histoire amazighe est totalement ignorée, et les autorités continuent de renier la culture et la langue amazighes, faisant ainsi l’impasse sur cette composante essentielle de ces pays.
Cependant, malgré ces obstacles, les Amazighs continuent leur lutte pacifique avec une détermination sans faille pour défendre leurs droits linguistiques, culturels et politiques. En cette journée de commémoration, renouvelons notre détermination à mener ce combat pacifique avec bravoure et solidarité. Unis et résilients, nous devons avancer ensemble, car chaque avancée vers la reconnaissance et le respect de notre identité nous rapproche de la paix et d’un avenir meilleur pour les générations à venir
Abrid ɣezzif s-dukklen ad naweḍ ɣer yiswi-nneɣ
tudert i tmaziɣt
Tamazgha (Afrique du Nord) le 18 Avril 2025/18 Yebrir 2975
P/Le Bureau mondial du CMA et le conseil fédéral
Coprésidents
Khalid Zerrari et Kamira Nait Sid