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Tapis rouge ou pas, le pape François assène des vérités aux Emirats

GOLFE

Tapis rouge ou pas, le pape François assène des vérités aux Emirats

Le pape François en visite historique aux Emirats Arabes Unis (EAU) s’est comporté en vrai diplomate mais n’a pas mâché ses mots pour envoyer ses messages à tous les musulmans du monde pour prendre leur responsabilité dans les guerres « fratricides » au Yémen, la Libye, la Syrie etc.

C’est un pari à la fois risqué mais d’un grand courage  que de donner une leçon aux locaux pour favoriser l’évolution de la religion musulmane vers la modernité.

Cette sortie spectaculaire devait contribuer à désenclaver l’église catholique dont il a la charge visible à travers l’offensive médiatique et l’accueil fortement populaire qui lui a été réservé. Il n’était pas très loin de la Mecque non seulement géographiquement mais aussi à travers les liens très étroits qu’entretiennent les Emirats avec le royaume wahhabite de l’embarrassant Mohamed Ben Salmane (MBS).

En tout cas, Mohamed Ben Zayed (MBZ) qui ambitionne de faire de son royaume un Etat moderne du XXIème siècle semble adhérer à la demande de l’église chrétienne pour tolérer la construction des édifices chrétiens contrairement à son voisin qui, reste non seulement très en retard mais réprime férocement ceux qui suivent cette religion. On compte aujourd’hui aux EAU neuf édifices religieux catholiques sur 76 édifices chrétiens au total. Cette visite a suscité la joie de plus d’un million formés de quelques locaux mais principalement des immigrés philippins et indiens.

MBZ se montre plus dur envers les Frères musulmans que ceux des écoles chrétiennes. Le souverain pontife ne pouvait se permettre de rater cette occasion propice pour passer son message de paix dans le Golfe persique considéré par l’Eglise catholique comme l’épicentre d’un triple conflit entre Arabes sunnites et Iraniens chiites, entre sunnites de la péninsule arabique et rebelles chiites du Yémen, entre tenants d’une société traditionnelle où la religion est aux mains des émirs et partisans d’un Islam transformé en doctrine politique (autrement nommé Islamisme). Fidèle à sa ligne, le pape se rend au cœur des conflits, il ne reste pas à distance, comme il l’a fait avec les migrants en Méditerranée, ou avec les Rohingya en Asie. 

Par  ce voyage, très réussi, il a rendu la monnaie à ses détracteurs qui le taxent de « pape  islamisé » après ses visites en Egypte, Azerbaïdjan, Arménie, Bangladesh là justement où il a soutenu la cause des réfugiés musulmans Rohingya persécutés par les extrémistes bouddhiste sans oublier bien entendu son périple turc.

En définitive, cette diplomatie de proximité a fait son effet au Moyen-Orient parce qu’elle restitue le christianisme dans une démarche en faveur de l’humain, approche que l’hypocrisie des grandes puissances occidentales se dévoile au grand jour : ils dénoncent tout haut les actions militaire au Yémen mais vendent tout bas les armes aux belligérants directs pour attiser le feu. En tous cas, son message de démilitariser le cœur de l’homme est bien passé

Auteur
Rabah Reghis

 




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