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Tebboune à France 24 : « J’étais contre le 5e mandat »

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Tebboune à France 24 : « J’étais contre le 5e mandat »

Dans un entretien exclusif accordé à France 24, le président Abdelmadjid Tebboune estime qu’il existe aujourd’hui une opportunité d' »aller loin dans le règlement du problème de la mémoire » avec la France. Voir la vidéo plus bas.

«On a déjà reçu des demi-excuses. Il faut faire un autre pas (…) On le souhaite », a déclaré samedi 4 juillet le président algérien Abdelmadjid Tebboune, lors d’une interview à la chaîne internationale France 24, concernant d’éventuelles excuses de la France pour la colonisation de l’Algérie. « Cela va permettre d’apaiser le climat et le rendre plus serein pour des relations économiques, pour des relations culturelles, pour des relations de voisinage », poursuit-il en rappelant que plus de 6 millions d’Algériens vivent en France et qu’ils « peuvent emmener quelque chose là-bas et ici ». Le président affirme à demi-mots souhaiter aussi des excuses de la France.

Il révèle que d’autres libérations de prisonniers du « hirak » sont possibles et qu’il est temps de passer à une phase de dialogue plus apaisée. Il espère organiser un référendum sur une nouvelle constitution qui mettra fin au régime présidentiel au mois de septembre. Il affirme que c’est à la justice de décider si elle veut juger l’ancien Président Abdelaziz Bouteflika.

Abdelmadjid Tebboune affirme qu’il était contre le 5e mandat de Bouteflika. Celui-ci n’est pas cité par la justice, ajoute-t-il.

Par ailleurs, il espère que l’augmentation record du nombre de cas de Covid-19 ne sera que temporaire mais affirme qu’il n’hésitera pas à prendre des mesures plus coercitives si la situation sanitaire l’exige. Il refuse de donner un horizon pour la réouverture des frontières. Il nie que le pays risque la cessation de paiement et ferme la porte à tout soutien de la part du FMI.

Sur la Libye, il pense qu’elle se trouve aujourd’hui dans une situation similaire à celle de la Syrie, avec de multiples interventions étrangères. Il craint que les tribus libyennes prennent les armes à leur tour et transforment le pays en une « Somalie ».  Il affirme que l’Algérie est prête à accueillir une médiation entre Libyens.

Avec le Maroc, Il constate qu’après une escalade verbale, son pays assiste à une escalade plus grave avec la construction d’une base militaire marocaine près de la frontière algérienne. Il refuse de confirmer ou d’infirmer que l’Algérie, en réponse, construit deux bases militaires. Il affirme que l’Algérie n’a rien contre le Maroc ni son roi mais que le royaume chérifien doit changer d’attitude. « Nous n’avons aucune problème avec les Marocains, la sagesse a toujours prévalue », ajoute Tebboune. 

Concernant la Libye voisine, Abdelmadjid Tebboune craint le scénario somalien et dit discuter avec toutes les parties pour arriver à une solution politique. 

Macron est «quelqu’un de très honnête »

La France a fait un geste fort d’apaisement en matière de mémoire en restituant vendredi les restes de 24 combattants algériens tués au début de la colonisation française au XIXe siècle. Cette restitution offre une détente dans les relations entre l’Algérie et l’ancienne puissance coloniale, marquées depuis l’indépendance en 1962 par des polémiques récurrentes et des crispations. « Je trouve qu’avec le président Macron nous pouvons aller loin dans l’apaisement, dans le règlement du problème de la mémoire », estime le président Tebboune.

« C’est quelqu’un de très honnête, qui veut apaiser la situation (…) et permettre à nos relations de retrouver leur niveau naturel », a-t-il poursuivi, le qualifiant aussi de « très sincère », « très propre du point de vue historique ».

Lors d’une visite à Alger en décembre 2017, le président français Emmanuel Macron s’était engagé à restituer les restes humains algériens entreposés au Musée de l’homme. La même année, mais avant son élection, il avait qualifié à Alger la colonisation de l’Algérie de « crime contre l’humanité ».

La question mémorielle reste au cœur des relations volatiles entre la France et l’Algérie, où la perception est que la France ne fait pas assez pour solder son passé colonial.

Auteur
L. M.

 




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