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Tebboune ferme la parenthèse démocratique

La plupart des gens ne veulent pas vraiment la liberté, parce que la liberté implique la responsabilité et la plupart des gens ont peur de la responsabilité. Du psychiatre autrichien Sigmund Freud.

Depuis plus de 60 ans, le caractère militariste du régime de l’Algérie postindépendance est occulté par diverses théories fumeuses, pour le dédouaner de ses responsabilités. Tous les chefs de l’Etat de cette durée ont été intronisés par les militaires et la police politique. Autrement dit, toutes les élections étaient de simples écrans de fumée. Aucun n’a eu les faveurs du peuple.

Mais, comme la liberté, la vérité et la justesse sont bannies de la « bénie nouvelle Algérie», gare à celle ou celui qui s’y aventurera à véhiculer sa libre opinion même en privé. Des centaines d’Algériens qui croupissent en prison ou sont sous le coup de poursuites judiciaires le savent à leur dépens.

Pour tuer dans l’œuf tout ce qui a un rapport avec la démocratie, et la subversive politique du pouvoir, des lois régaliennes sont promulguées pour légaliser la démocrature en place.

Tout dans les déclarations du chef de l’Etat trahissent le contraire de ce qu’il soutient. Quand il parle de démocratie, il faut comprendre autoritarisme des années 1970, quand il évoque la presse, il veut dire communication et propagande… La preuve ? On n’a qu’à observer l’état et le contenu des médias écrits et audiovisuels tolérés en Algérie.

La justice est caporalisée. Les tribunaux sont devenus des instruments répressifs. Par le truchement de certains présidents des cours de justice, notre pays est devenu une prison à ciel ouvert. Presde 300 détenus d’opinion croupissent en prison sans parler de tous les citoyens qui vivent sous le couperet de poursuites judiciaires. La libre parole y est bannie, la presse vassalisée et l’opposition criminalisée.

Le chef de l’Etat est louée à longueurs de colonnes et d’heure par ces médias. Grand bien lui fasse. Mais à 18 mois de la fin de son premier mandat, Tebboune n’a fait aucune visite officielle à l’intérieur du pays. Ce qui dénote de tout le mépris qu’il a du peuple. A l’international, il a brillé par son absence à plusieurs sommets mondiales. Comme ceux de l’ONU, le sommet Afrique-France, Chine-Afrique…

Se sachant sans assise populaire et ne fzisant pas l’unanimité dans les rangs de l’ANP, il s’emploie depuis plusieurs mois à  chercher des soutiens au sein de la police politique. Car il sait aussi que tout se joue à ce niveau. Il faut qu’il soit adoubé pour rester aux affaires.

Alors pour plaire à certains adeptes de la manière forte, il poursuit sa terreur vindicative contre le peuple du Hirak et tout ce que compte l’Algérie comme esprits libres.

Une chose est sûre : si la carte politique ne change pas et un climat de détente n’est pas instauré, il faut s’attendre à un boycott inégalé au présidentielle. Un retour de boomerang, pour son adversité aux légitimes revendications populaires, son comportement vengeur et sa politique économique irrationnelle.  A moins que le suffrage populaire soit la dernière préoccupation des décideurs ? Tout porte à le croire, autrement on ne peut porter un chef d’Etat qui met l’Algérie sous apnée.

Amar Issad

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