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Tebboune inaugure Djamaâ El-Djazaïr construit par Bouteflika !

Tebboune inaugure Djamaa El Djarair

Le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, a présidé, dimanche à Alger, l’inauguration officielle de Djamaâ El-Djazaïr, construite sous le long règne d’Abdelaziz Bouteflika.

On va pouvoir accueillir le ramadan avec le sourire enfin ! Plus rien ne sera comme avant. Et pour cause. Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a été accueilli à l’entrée de la mosquée par le recteur de Djamaâ El-Djazaïr, Cheikh Mohamed Maâmoun Al Kacimi Al Hoceini, le ministre des Affaires religieuses et des Wakfs, M. Youcef Belmehdi, et le ministre de l’Habitat, de l’Urbanisme et de la Ville, M. Mohamed Tarek Belaribi.

 Tebboune a ensuite suivi, selon le récit qu’en fait l’APS, au salon d’honneur de Djamaâ El-Djazaïr, un documentaire sur les différentes installations et structures de cet édifice civilisationnel et religieux.

Le président de la République a, par la suite, visité toutes les structures de la mosquée, à savoir le Musée de la civilisation islamique, le Centre culturel avec sa salle de conférences et sa bibliothèque et l’Ecole supérieure des sciences islamiques « Dar El-Coran » avec ses salles d’études et ses laboratoires.

Au terme de sa visite, le président de la République a accompli la prière du Dohr avec la délégation l’accompagnant, composée de hauts responsables de l’Etat, de membres du Gouvernement, d’oulémas, d’imams, de cheikhs de zaouïas et d’éminentes personnalités intellectuelles et religieuses du monde musulman.

Dans une allocution prononcée à cette occasion, le recteur de Djamaâ El-Djazaïr a salué la décision du président de la République d’inaugurer officiellement la mosquée après l’achèvement des travaux de construction et d’aménagement de toutes ses installations et structures, mettant en évidence la symbolique du moment choisi pour cette inauguration, à savoir la mi-chaâbane.

Erigé au cœur de la capitale dans la commune de Mohammadia selon les normes parasismiques, Djamaâ El-Djazaïr compte une grande salle de prière de 20.000 m2 pouvant accueillir jusqu’à 120.000 fidèles. Renversant !

Il se démarque par ses colonnes octogonales dressées dans la grande salle de prière et décorées de marbre avec des veinures d’un blanc éclatant, son grand mihrab et ses 6 (six) kilomètres d’écritures calligraphiques.

La mosquée compte le plus grand minaret au monde, d’une hauteur de 265 mètres, qui comporte 43 étages desservis par des ascenseurs panoramiques permettant d’observer la baie d’Alger et ses environs, dont 15 abritent un musée dédié à l’histoire de l’Algérie et 10 autres consacrés à un centre de recherches et à des commerces.

Djamaâ El-Djazaïr abrite aussi l’Ecole nationale supérieure des sciences islamiques « Dar El Coran », d’une capacité d’accueil de 1.500 places, dédiée aux étudiants algériens et étrangers de post-graduation en sciences islamiques et sciences humaines. L’école dispose de salles de cours, d’une salle multimédia, d’une salle de conférences et d’un internat.

Djamaâ El-Djazaïr comprend également d’autres bâtiments, dont un centre culturel doté d’une bibliothèque pouvant contenir jusqu’à un million de livres, outre une piste d’atterrissage des hélicoptères, un parking à deux niveaux d’une capacité de 4.000 véhicules au sous-sol d’une grande esplanade bordée de nombreux jardins et de bassins.

En mai 2022, ont été publiés les décrets exécutifs et les statuts relatifs à Djamaâ El-Djazaïr, dont le décret exécutif portant création de son conseil scientifique et fixant son organisation et son fonctionnement, celui portant modification du statut et de l’appellation de l’Agence nationale de réalisation et de gestion de Djamaâ El Djazaïr pour devenir Etablissement de gestion de Djamaâ El Djazaïr, celui portant création de l’Ecole nationale supérieure des sciences islamiques (Dar El Coran) et celui portant création du Centre de recherche en sciences religieuses et dialogue des civilisations, lequel est chargé de promouvoir les valeurs de modération, du juste-milieu, de tolérance et du vivre-ensemble et d’œuvrer à la préservation du référent religieux national et à la sauvegarde du patrimoine religieux.

La Bibliothèque de Djamaâ El-Djazaïr est, quant à elle, chargée de créer un laboratoire de restauration des manuscrits et d’établir des relations de coopération et d’échanges avec les établissements culturels et scientifiques similaires à l’échelle nationale et internationale.

Le décret exécutif portant création du Musée de la civilisation islamique note que ce dernier illustre la civilisation islamique en Algérie, notamment les étapes historiques qui ont forgé le référent religieux national, le patrimoine cultuel et culturel et les traditions authentiques de l’Algérie, son architecture et ses arts islamiques, ainsi que l’histoire de l’écriture et la publication du Saint Coran.

Combien a coûté cet édifice ? est la question que se posent tous les Algériens qui tirent le diable par la queue. Certains avancent le montant de un milliard d’euros, d’autres le double. Mais quand on aime on ne compte pas.

Cependant il y a un hic, au moment où les malades atteints de pathologies lourdes se meurent dans les hôpitaux, où les universités et centres de recherches souffrent cruellement de moyens, l’Algérie s’était lancée sous Bouteflika dans la construction d’un complexe religieux, comme pour faire pièce à celui bâti par Hassan II.

Concrètement de quoi a besoin l’Algérie? De foi ou de projets de développement et de prospérité ? Tout aussi prestigieux que puisse être Djamaa El Djazaïr, imaginée par des architectes étrangers et construit par des Chinois, l’Algérie méritait mieux pour son avenir.

L.M./APS

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