Lors d’une rencontre, organisée, jeudi dernier, en marge de sa visite, avec des notables et des responsables de la wilaya de Béchar, Abdelmadjid Tebboune a exprimé ses préoccupations concernant les risques sécuritaires liés au terrorisme, exacerbés par l’arrivée de migrants et de main-d’œuvre en provenance des pays du Sahel.
Il a annoncé une politique stricte visant à encadrer l’immigration de travailleurs étrangers, mettant en garde contre d’éventuelles infiltrations de membres de réseaux criminels parmi les migrants en situation irrégulière.
Tebboune a souligné que l’Algérie ne peut se permettre l’entrée de personnes au profil potentiellement suspect, compte tenu de l’instabilité dans les pays du Sahel, devenue un « foyer de terrorisme ».
Il a insisté sur la nécessité d’une organisation rigoureuse pour l’accueil de la main-d’œuvre africaine, via des demandes officielles auprès des agences d’emploi et du ministère du Travail, afin de garantir l’identification des travailleurs, la délivrance de documents légaux et la possibilité de transferts financiers vers leurs familles.
Le chef de l’Etat a également fait part de son inquiétude face à la prolifération des migrants africains et à l’augmentation de la mendicité des femmes et des enfants dans les villes algériennes, révélant que des milliers de personnes sont quotidiennement reconduites aux frontières. Un discours cynique qui rappelle celui de son ami Kaïs Saïed, le potentat tunisienne.
Dans la foulée, Tebboune, faisant mine d’ignorer la crise avec le Mali, a regretté le retrait du Niger d’un accord bilatéral visant à gérer cette problématique.
Bien qu’il n’ait pas établi de lien direct avec les tensions diplomatiques récentes avec le Mali, le Niger et le Burkina Faso, le durcissement du discours de Tebboune intervient dans un contexte régional marqué par des crispations sécuritaires et politiques.
Des informations font état de l’intensification des expulsions de migrants irréguliers vers leurs pays d’origine via le Niger depuis début avril. La télévision nigérienne parle de milliers de migrants expulsés par l’Algérie.
Rabah Aït Abache