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Tebboune nie l’existence de détenus d’opinion

Tebboune
La gouvernance par la brutalité, l’arbitraire et la répression, telle est la méthode de Tebboune et ses soutiens.

Face à des journalistes toute ouïe, Abdelmadjid Tebboune a soutenu qu’il n’y avait pas de détenus d’opinion en Algérie. 

Et pourtant elle tourne ! Avait lancé Galilée pendant l’inquisition à ses juges.

Le chef de l’Etat est conséquent avec lui-même. Sourcilleux. Chafouin. Suspicieux envers tout ce qui ne vient pas de lui. Fakhamatouhou  Tebboune a commencé son mandat avec le déni, il le finira par ce même déni. A quoi bon s’étonner quand il ose : « Il n’y a pas de détenus d’opinion en Algérie et la prétendue existence de ce genre de détenus relève du mensonge du siècle ». Retenez ce dernier propos : mensonge du siècle ! Rien que ça !

Evidemment les journalistes sagement assis devant le puissant Abdelmadjid Tebboune ne pouvaient souffler la moindre objection. Comment aurait-il été possible devant la science du premier magistrat du pays ! Ils étaient là pour enregistrer un homme venu s’écouter disserter sur son Algérie.

Ce qu’oublie fakhamatouhou Abdelmadjid Tebboune c’est qu’à son grand désespoir l’évocation de la question des détenus d’opinion suffit à prouver leur existence.

C’est que pour le chef de l’Etat, droit dans ses bottes, les quelque 300 Algériennes et Algériens qui croupissent en prison pour avoir exprimé leurs opinions ne sont pas des détenus d’opinion. Effectivement, ils sont considérés désormais comme des otages. Les otages d’un système qui entend punir les esprits libres. Qui étouffe tout un pays. Il n’y a pas d’autre explication possible à cet acharnement que subit le peuple depuis le printemps 2019.

Le chef de l’Etat a souligné que toute personne qui pratique l’insulte et la diffamation « doit être poursuivie et jugée conformément aux dispositions du droit commun et ce, quel que soit son statut ». Dans un pays normalement constitué ce propos est une évidence. Mais en Algérie le système fait de la justice un instrument de répression et de musélement de l’opinion.

Dans son élan, le toujours Tebboune a ajouté que « l’immunité ne concerne que les élus parlementaires » et que celle-ci « peut même être levée dans certains cas ». Vous voilà donc avertis « élus » du peuple !! La main de fer pourrait s’abattre sur vous si jamais vous osiez exprimer une opinion opposée.

Sans risque d’être démenti ni encore moins contredit, Fakhamatouhou Tebboune a enfoncé le clou de l’invraisemblable en soutenant que « la liberté d’expression est garantie en Algérie. à condition qu’elle s’exerce dans un cadre civilisé ». Quel est donc ce cadre civilisé ? Il n’est nulle part mentionné dans les textes fondateurs !

Grand cœur, Fakhamatouhou Tebboune a ajouté que les opposants peuvent exprimer leurs points de vue mais, a-t-il dit, qu’ils soient des porte-voix de parties activant à l’étranger, ceci ne saurait être accepté. Ah la fameuse main de l’étranger ! Toujours très utile pour servir de fallacieux alibi pour interdire, réprimer et faire taire !

Yacine K.

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