Il y a de l’agitation après la glaciation entre les deux capitales. La ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, Catherine Colonna, s’est entretenue par téléphone, ce lundi 3 avril 2023, avec son nouvel homologue algérien, Ahmed Attaf, ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, lit-on dans un communiqué du Quai d’Orsay. Tout baigne entre Alger et Paris !
Cet échange téléphonique entre les deux chefs de la diplomatie s’inscrit, « dans la perspective de la visite d’État en France du Président Abdelmadjid Tebboune en mai prochain, les deux ministres ont passé en revue l’ensemble des domaines de la coopération bilatérale. Ils sont convenus d’entretenir un dialogue régulier permettant d’œuvrer à l’approfondissement des relations entre la France et l’Algérie », indique encore le communiqué du ministère français de l’Europe et des affaires étrangères. L’affaire Bouraoui est enterrée donc !
Et de préciser que « les deux ministres ont inscrit leurs échanges dans la continuité de la visite d’amitié du Président de la République en Algérie en août 2022 et du Comité intergouvernemental de haut niveau tenu à Alger en octobre 2022, et dont la délégation était emmenée par la Première ministre ». Ils ont salué la dynamique forte initiée par la Déclaration d’Alger pour un partenariat renouvelé entre la France et l’Algérie, « à la hauteur des ambitions des deux pays ». Attendons de voir car cette petite musique diplomatique a déjà été entendue en 2018. La plupart des premiers ministres et ministres algériens qui étaient aux affaires croupissent aujourd’hui à la prison d’El Harrach.
De plus, aucune date n’est avancée pour cette visite de Tebboune, dont les deux capitales parlent depuis plus d’un an.
Au lieu de Moscou, ce sera donc Paris pour Tebboune ! De quoi parleront les deux chefs d’Etat ? De comment faire table rase du passé colonial ? Des visas sans doute. Des échanges économiques mais surtout des affaires que pourrait faire le patronat français en Algérie.
Qui sera gagnant dans cette affaire ? Macron qui a provoqué une crise politique en France ? Ou Tebboune qui a criminalisé la politique et emprisonné tous ses opposants ? Les deux mon général ! Ils vont comme un gant. La fréquentation des dictateurs ne répugne pas Macron. Pas plus que Tebboune d’ailleurs. Le président français en ancien banquier fait des affaires, pas de l’humanisme. Quant à Tebboune, il sait ses équilibres bien branlants.
Yacine K.