Abdelmadjid Tebboune est sans aucun doute le grand vainqueur des olympiades de la fraude électorale, avec près de 95% des suffrages non exprimés. Il faut lui reconnaître au moins une certaine ambition, puisqu’il a réussi avec succès à faire du taux d’abstention réel le faux résultat d’une réélection marquée par une fraude apocalyptique.
Tebboune, à l’image de son mépris envers le peuple et de sa gouvernance, est un incollable foutriquet !
Alors que le taux de participation était estimé à 26 % à peine trois heures avant la clôture des bureaux de vote, vers 17h, le président de l’Anie a annoncé presque le double un peu plus tard dans la soirée, sans sourciller. Une disproportion criante entre le boycott massif de ces urnes et la trivialité d’une réélection à la Bokassa, qui s’est autoproclamé empereur de Centrafrique.
Il est impossible de croire que les deux autres candidats à cette élection présidentielle, Abdelaali Hassani du MPS et Youcef Aouchiche du FFS, n’étaient pas au fait de cette mascarade électorale bien avant leur débâcle. Leur bégaiement suite à l’annonce de ces résultats n’est qu’une parodie qui cherche à compléter l’exact portrait d’une Algérie prise dans l’étau de la dictature, avec le soutien des copains opposants et le racolage des concubins islamistes.
Cependant, n’a-t-on pas appris de ne jamais juger la situation à son point d’arrivée, mais plutôt à son point de départ, afin de comprendre qu’aucun changement n’est possible tant que les hommes du fameux faux départ de l’Algérie indépendante sont toujours les mêmes au point d’arrivée d’une Algérie restée au point de départ.
Il n’y a plus rien de nouveau en Algérie depuis longtemps, à l’exception des hommes aigris, vieillis, repus, corrompus, mais toujours accrochés au pouvoir comme des sangsues.
En dépit du Hirak qui a ébranlé les consciences, de la Kabylie qui a été mise à feu et à sang, des départs massifs de milliers de jeunes qui ont défié les vagues de la Méditerranée à bord d’embarcations de fortune, de l’isolement diplomatique dans lequel se trouve le pays, de la récession économique qui touche durement le peuple, du chômage des jeunes, de l’enrichissement des riches et de l’appauvrissement du peuple, des prisons gorgées de détenus d’opinion, ce pouvoir n’a pas reculé.
Ce pouvoir a gardé les mêmes aspirations de sa sulfureuse jeunesse post-indépendance, tout en perdant, au fil des années de pouvoir usurpé et de vieillesse corrompue, toute son humanité.
Celui qui a conçu la casserole a également conçu son couvercle. Sous le feu incandescent de la dictature, la casserole brûle et avec elle son couvercle. De la double pensée au néo parler, du ministère de la vérité au ministère de l’abondance en passant par le ministère de la paix, le pouvoir a trouvé dans 1984, de George Orwell, de quoi continuer à assoupir les consciences et annihiler la raison.
Mohand Ouabdelkader