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Tensions diplomatiques : Alger riposte à Paris après l’entrave aux valises diplomatiques

Drapeau Algérie France

Le ministère algérien des Affaires étrangères a convoqué, ce samedi, le Chargé d’affaires de l’Ambassade de France à Alger pour lui faire part de sa « vive protestation » face à la persistance des entraves imposées par les autorités françaises à l’acheminement et à la récupération des valises diplomatiques de l’Ambassade d’Algérie à Paris.

Le ballet des tensions continuent entre Alger et Paris. Dans un communiqué rendu public le même jour, le ministère algérien qualifie ces mesures de « violation des obligations internationales du gouvernement français », rappelant que ces actes entravent le fonctionnement normal des missions diplomatiques, garanti par la Convention de Vienne sur les relations diplomatiques de 1961.

Si les restrictions étaient jusqu’ici limitées à l’ambassade d’Algérie à Paris, Alger affirme qu’elles ont été récemment élargies aux représentations consulaires algériennes en France, et ce, en dépit d’un engagement préalable du Quai d’Orsay à reconsidérer cette mesure.

Face à ce qu’elle considère comme un manquement aux usages diplomatiques, la diplomatie algérienne a décidé d’appliquer le principe de réciprocité. Le directeur des Immunités et privilèges diplomatiques a procédé, selon la même source, au retrait de l’ensemble des titres d’accès privilégiés accordés jusque-là à l’Ambassade de France en Algérie dans les ports et aéroports algériens.

Cette décision, inédite dans son ampleur, marque une nouvelle étape dans la dégradation des relations franco-algériennes, déjà mises à mal ces derniers mois par une série de différends politiques et protocolaires. Elle reflète, en creux, la volonté d’Alger de faire valoir ses prérogatives diplomatiques face à une situation qu’elle juge attentatoire à sa souveraineté.

Pour l’heure, Paris n’a pas officiellement réagi à cette décision. Reste à savoir si cette escalade se traduira par d’autres mesures de rétorsion mutuelle ou par une tentative de désescalade via les canaux diplomatiques traditionnels.

Samia Naït Iqbal

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