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Tensions sur la balance de paiement et impact sur les réserves de change

Rapports de la Banque d’Algérie 2012/2017

Tensions sur la balance de paiement et impact sur les réserves de change

Quelles sont les tendances financières, selon les différents rapports de la Banque d’Algérie (BA) entre 2012/2017, relatant l’évolution de la balance des paiements , document de référence incluant en plus de l’évolution des importations/exportations de biens, l’évolution des services et des transferts légaux de capitaux, le solde influant sur le niveau des réserves de change ? Sur le plan international, les données de la BA sont souvent les seules retenues car institution dépendante de la présidence de la république et non de l’exécutif. Cette présente contribution reproduit en synthèse, en les interprétant, les données officielles de la que reproduisent d’ailleurs en les corrigeant, selon des tests de cohérence, les organisations financières internationales (FMI, Banque mondiale, CEE).

1.- La balance commerciale concernant les exportations et les importations de 2012 àà 2017 a évolué ainsi. En 2012 les exportations ont été de -71,7 milliards de dollars dont 70,5 constituées d’hydrocarbures (H).

– En 2013 : 64,8 milliards de dollars dont 63,8 (H),

– En 2014 : 60,1 milliards de dollars dont 58,4 milliards de dollars (H),

– En 2015 : 34,5 milliards de dollars dont 33,1(H) ;

– En 2016 : 29,3 milliards de dollars dont 27,9 milliards de dollars (H),

De 32,9 milliards USD en 2017 dont 31,6 provenant des hydrocarbures (H).

Parallèlement, les exportations de biens hors hydrocarbures entre 2012- 2017 ont fluctué entre 1 et 1,5 milliard de dollars dont 1,3 pour 2017 mais concentrées sur trois catégories de biens, les engrais minéraux ou chimiques azotés, « les ammoniacs anhydres et les sucres qui représentent à eux seuls près 72 % du total.

Quant aux importations elles ont évolué ainsi :

– 51,5 milliards de dollars en 2012,

– 54,9 milliards de dollars en 2013,

– 59,6 milliards de dollars en 2014,

– 52,6 milliards de dollars en 2015,

– 49,7 milliards de dollars en 2016,

-48,7 milliards de dollars en 2017

Malgré toutes les mesures souvent bureaucratiques sans vision stratégique, certaines restrictions des importations qui ont paralysé certains secteurs et favorisé le processus inflationniste, le résultat est très mitigé. Les pronostics d’une importation de biens de 30 milliards de dollars en 2018 (ce montant avait été avance pour 2017) est-il réaliste lorsqu’on sait que la superficie économique est représentée par 83% de petits commerce-services, que le secteur industriel représente 6,3% du PIB, 97% de ces entreprises sont des PMI-PME peu innovantes et concurrentielles et que la majeure partie des entreprises publiques et privées fonctionnent à plus de 70/75% à partir des matières premières importées ? Il faut être réaliste : en ce mois de février 2019, Sonatrach c’est l’Algérie et l’Algérie c’est Sonatrach.

2.- Quant à la sortie des revenus hors facteurs (débit) souvent oubliés pouvant facilement faire l’objet de surfacturations, constitués des services elles ont été de

– 10,8 milliards de dollars en 2012,

10,7 milliards de dollars en 2013,

-11,7 milliards de dollars en 2014,

-10,9 milliards de dollars en 2015,

-10,7 milliards de dollars en 2016,

– le bilan pour 2017 n’ayant pas encore été donné.

Mais le solde net a été de 7,0 milliards de dollars en 2012, 6,9 milliards de dollars en 2013, 8,1 milliards de dollars en 2014, 7,5 milliards de dollars en 2015, de 7,3 milliards de dollars en 2016. Pour plus de précisions, la part des associées de Sonatrach en baisse montrant un faible flux d’investissement est passé de 6,34 milliards de dollars en 2012, à 5,9 milliards de dollars en 2013, 5,2 en 2014, 3,7 en 2015 et 2,9 milliards de dollars en 2016.

Ce qui nous donne le solde de la balance des paiements entre 2012 et 2017.

– Pour 2012 : positif 12,05 milliards de dollars,

– 2013 : positif 0,1 milliard de dollars,

– 2014 : négatif(-) 5,8 milliards de dollars,

– 2015 : négatif (-) 27,5 milliards de dollars,

– 2016 : négatif (-) 26,3 milliard de dollars,

2017 négatif (-) à 23,3 milliards de dollars.

Quant aux réserves de change non compris l’or, (173 tonnes en janvier 2017, stock stable depuis 2009), elles ont évolué en fonction du cours des hydrocarbures qui a évolué ainsi ; 111 dollars le baril en 2012, 108 dollars en 2013, 100 dollars en 2014, 53 dollars en 2014, 45 dollars en 2015 et une moyenne 54 dollars en 2017. Ce qui nous donne le niveau des réserves de change :

-2012 :190,6 milliards de dollars,

-2013 :194,0 milliard de dollars,

-2014 :178,9 milliards de dollars,

– 2015 :144,1 milliards de dollars,

– 2016 : 114,1 milliards de dollars,

– 2017 : 97,3 milliards.

En mois d’importation, 36 mois en 2012, 35 mois en 2013, 30 mois en 2014, 27 mois en 2015, 22 mois en 2016 et environ 20 mois en 2017, donnant un répit seulement de deux à trois ans, en attendant une véritable stratégie de développement hors rente. Car selon la Banque d’Algérie, je cite le rapport « le niveau des réserves de change, bien qu’en baisse demeure, cependant, appréciable. Cependant, la persistance du choc externe pourrait rapidement éroder la résilience de la position extérieure de l’Algérie, d’autant que le niveau des importations demeure élevé et constitue un risque additionnel pour la balance des paiements sur le moyen terme, niveau, insoutenable des importations de biens et services milite pour une maîtrise du niveau de l’absorption domestique».

Auteur
Dr Abderrahmane Mebtoul, professeur d’universités

 




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