Marguerite Gnakadé, ancienne ministre de la Défense et belle-sœur du président Faure Gnassingbé, a été arrêtée mercredi à son domicile à Lomé, selon des sources sécuritaires et les médias locaux. Cette arrestation survient dans un contexte de tensions politiques croissantes au Togo, marqué par des manifestations répétées réclamant la démission du président et la libération des prisonniers politiques.
Connue pour ses critiques virulentes du gouvernement, Gnakadé avait récemment appelé publiquement à la démission de Faure Gnassingbé et exhorté l’armée à soutenir le peuple pour mettre fin à ce qu’elle qualifie de « régime dynastique ». Selon une source policière citée par l’AFP, son arrestation fait suite à des « faits graves », incluant sa récente incitation à la rébellion. Les autorités n’ont pas précisé les charges exactes retenues contre elle.
Le Togo connaît depuis plusieurs mois un climat de contestation marqué par des manifestations souvent réprimées par les forces de sécurité. Ces mouvements rassemblent principalement des jeunes et des opposants au régime, dénonçant la concentration du pouvoir entre les mains de la famille Gnassingbé depuis plus de cinquante ans. L’arrestation de Marguerite Gnakadé intervient donc dans un contexte de pression sur les voix critiques et pourrait être perçue comme un avertissement aux autres membres influents de la société civile ou de la famille présidentielle.
Marguerite Gnakadé, de par son lien familial avec le président autocratique, représente une figure symbolique de l’opposition interne au régime. Sa détention pourrait renforcer le sentiment d’injustice au sein de la population et alimenter les contestations à venir. La communauté internationale et les organisations de défense des droits humains suivent la situation de près, soulignant les risques pour la liberté d’expression et la stabilité politique du pays.
Mourad Benyahia