S’il subsistait le moindre doute que la place du candidat républicain à l’élection présidentielle est dans un centre de soins intensifs pour dégénérescence irréversible, le débat contre Kamala Harris vient de le balayer dans ce premier face à face tendu entre les deux candidats.
À court d’arguments pour défendre un racisme chronique, Donald Trump se laisse glisser le long d’une rhétorique savonneuse qui risque de lui coûter cher, à moins de deux mois des élections.
Inutile de dresser le tableau pitoyable d’un homme acculé à la défensive, mais l’assertion « Les immigrés haïtiens mangent les animaux de compagnie des Américains » suffit à démontrer l’irritation d’un homme acculé à ses derniers retranchements par une Kamala Harris dont le rire, à l’insistance de son adversaire sur le fait que les chats et les chiens américains passent à la casserole, en dit long sur sa réaction. Même si on ne l’entend pas directement, le mouvement de ses lèvres laisse deviner une phrase du style « What are you talking about ? » (Que racontes-tu là ?)
Dans sa tentative de déstabilisation de la candidate démocrate, Donald Trump tente gauchement de la comparer à Joe Biden. Ce à quoi, Kamala Harris rétorque, le plus solennellement du monde : – « Je ne suis pas Joe Biden ! »
Dans une autre séquence, elle assène sérieusement : « J’ai parcouru le monde en tant que vice-présidente des États-Unis et les dirigeants du monde entier se moquent de Donald Trump ».
À noter qu’à la suite de cette première confrontation officielle, la superstar Taylor Swift, dont l’influence est particulièrement importante chez les Américains, a annoncé sur les réseaux sociaux apporter son soutien à Kamala Harris. Timing on ne peut plus convenable !
Dans un sondage effectué à l’issue de ce premier débat, Kamala Harris est donnée vainqueur à 63% des sondés. 37% pour Donald Trump.
Voilà qui annonce un contour prometteur des 55 jours à venir. D’autant que notre vice-présidente semble avoir plus d’un joker et d’appâts dans sa poche pour contrer un Donald Trump irrité en permanence et le forcer à une position défensive qui lui fait perdre le peu de moyens qui lui reste !
À suivre donc.
Kacem Madani