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Tunisie, Algérie, Cameroun, Cuba… plus de 80 ans et toujours au pouvoir

Dossier du journal français Le Parisien

Tunisie, Algérie, Cameroun, Cuba… plus de 80 ans et toujours au pouvoir

LE PARISIEN WEEK-END. Rassurants pour certains, léthargiques pour d’autres, les dirigeants de plus de 80 ans ne sont pas près de tourner la page. Tour d’horizon des gérontocraties.

Le contraste sera saisissant. Le 1er février, Emmanuel Macron, 40 ans, va rencontrer en Tunisie son homologue, Beji Caïd Essebsi, 91 ans, le doyen des présidents en exercice. Comme lui, en Afrique, en Amérique latine ou au Moyen-Orient, une poignée de présidents, souvent à la tête de régimes autoritaires, ont franchi le cap des 80 ans. Leur mandat peut être marqué par des événements ou des pratiques directement liés à leur âge avancé. Conseils des ministres apathiques, sommets internationaux interrompus par une impérieuse envie de sieste, frais médicaux à l’étranger nécessitant un budget en millions de dollars… la gérontocratie ramollit plutôt le fonctionnement d’un État.(…)

Un Etat au ralenti

(…) Pourtant, la Tunisie n’est pas la plus mal lotie. Chez le voisin algérien, le président est tout juste octogénaire, mais se trouve dans un état nettement plus inquiétant. Abdelaziz Bouteflika ne s’est pas adressé à son peuple depuis son accident vasculaire cérébral en 2013. Ce qui ne l’a pas empêché d’être réélu en 2014. « Il y a une absence d’Etat formel, estime Ali Bensaâd. Une quarantaine d’ambassadeurs attendent d’être accrédités à Alger, le président n’étant pas en état de les recevoir. » L’écrivain algérien Karim Akouche est plus sévère : « On est en Absurdistan ! Si Bouteflika est encore vivant en 2019, il se représentera et gagnera. » Selon ce poète expatrié au Québec, seule l’armée fonctionnerait dans une « nécrocratie » où la rente pétrolière ne permet même plus d’acheter la paix sociale. « Pour freiner le Printemps arabe, Bouteflika a subventionné les produits de base et financé les jeunes créateurs d’entreprise, rappelle-t-il. Mais il n’y a eu aucun suivi. Beaucoup ont acheté des mini-bus pour faire le taxi. Le prix des courses a donc baissé et on a vu quelqu’un transformer son véhicule en bordel ambulant. C’est tragi-comique, mais la léthargie du pouvoir s’accompagne d’une léthargie de la population. »

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Auteur
Le Parisien

 




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