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Tunisie : des milliers de manifestants à Tunis contre l’injustice et pour les libertés

Manifestations à Tunis contre Kaïs Saied.

Manifestations à Tunis contre Kaïs Saied. Capture d'écran.

Le samedi 22 novembre 2025, la capitale tunisienne a été le théâtre d’une importante mobilisation citoyenne sous le slogan « Contre l’injustice ». Organisée par le Comité de soutien à l’avocat et ex-juge Ahmed Souab, la manifestation a rassemblé des milliers de participants – citoyens, militants, partis politiques et associations – pour dénoncer ce qu’ils qualifient de dérive autoritaire et de restrictions croissantes des libertés publiques.

Le cortège a débuté à la place des Droits de l’Homme pour rejoindre l’avenue Mohamed V, cœur administratif de la ville. Les organisateurs avaient demandé aux participants de porter du noir, d’éviter tout symbole partisan et de respecter un moment de silence avant les slogans, afin de préserver le caractère citoyen de l’événement. Les manifestants ont scandé des messages forts, tels que : « Un président qui ne maîtrise que la menace et l’injustice » et « Libertés… Libertés… l’État policier est terminé », exprimant leur colère face aux arrestations, aux poursuites jugées arbitraires et à l’usage répressif des institutions de l’État.

La marche a également pris une dimension environnementale. Les participants se sont arrêtés devant le siège du Groupe chimique pour dénoncer la pollution industrielle, appelant à la fermeture et au démantèlement des unités polluantes. L’usage de fumée dense visait à symboliser l’impact toxique des activités chimiques sur la santé et l’environnement, intégrant ainsi la défense de l’écologie au cœur de la mobilisation citoyenne.

Plusieurs partis et collectifs politiques ont pris part à la marche, notamment le Courant démocratele Parti républicainle Front El-Takattol et le Collectif Soumoud, soulignant que cette action représentait un moment clé pour la défense des libertés, de la dignité citoyenne et de l’espace public. Selon le comité organisateur, la manifestation du 22 novembre n’est que « le début » d’une série d’initiatives destinées à défendre les droits fondamentaux face à ce qu’ils considèrent comme un recul démocratique.

Cette mobilisation intervient dans un contexte de tensions sociales et politiques en Tunisie. Deux jours auparavant, les journalistes tunisiens avaient organisé des rassemblements dans plusieurs villes pour dénoncer la détérioration de la liberté de la presse, les poursuites judiciaires ciblées et les arrestations de confrères, réclamant l’application stricte du décret 115 encadrant le journalisme.

La marche du 22 novembre témoigne d’une prise de parole collective et déterminée de la société civile tunisienne, décidée à affirmer ses droits et à maintenir la pression sur les autorités pour que liberté et justice restent au cœur de la vie publique du pays.

Mourad Benyahia 

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