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Tunisie : Mohamed Bougheleb devant la justice pour une « publication » inexistante !

Mohamed Bougheleb

Mohamed Bougheleb. Crédit image : DR

Le journaliste tunisien Mohamed Bougheleb a comparu vendredi 19 décembre 2025 devant la chambre criminelle de la Cour d’appel de Tunis, pour répondre à l’affaire dite de la « publication », initiée par une universitaire et qui lui avait valu, en première instance, une condamnation à deux ans de prison.

Ce dossier, qui avait déjà provoqué de vives réactions dans les milieux journalistiques et des organisations de défense des droits de l’homme, illustre une fois de plus les tensions autour de la liberté d’expression en Tunisie.

Dans une déclaration faite à Ultra Tunisie, son frère et avocat, Me Djamel Eddine Bougheleb, a précisé que « la séance a permis l’audition complète de Mohamed Bougheleb concernant la publication inexistante et la manière dont ce dossier semble avoir été instrumentalisé pour le poursuivre ». La défense a présenté de nouvelles notifications au parquet et a demandé le report de l’audience afin de pouvoir examiner le dossier dans son ensemble et plaider de manière complète. Selon Me Bougheleb, la cour a fait preuve d’une grande compréhension et examinera après la séance la possibilité de fixer une nouvelle date d’audience.

Avant sa comparution, le journaliste avait lui-même dénoncé ce qu’il considère comme une procédure injuste. Dans un message publié deux jours avant l’audience, il écrivait : « Si je suis renvoyé à la prison de Mornagui, que l’on retienne qu’il s’agit d’une procédure injuste et que ma détention ne vise qu’à m’effacer définitivement. »

 Mohamed Bougheleb affirme n’avoir jamais écrit la publication incriminée et ne pas connaître la plaignante, dénonçant un processus visant à le réduire au silence.

L’affaire remonte à juillet 2025, lorsque le tribunal de première instance de Tunis avait condamné le journaliste à deux ans de prison, en se fondant sur le décret numéro 54. À l’époque, Me Nafaa El Aribi, avocat de Bougheleb, avait souligné que la publication incriminée n’avait jamais été prouvée techniquement et que le jugement n’était pas assorti d’exécution immédiate. 

Cette condamnation avait suscité une vague de critiques et d’indignation, tant au sein des médias que parmi les organisations de défense des droits humains, considérant le jugement comme un détournement de la loi pour intimider un journaliste indépendant.

Mourad Benyahia 

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