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Tunisie : polémique autour du silence médiatique sur la marche de l’UGTT

Marche de l'UGTT

Marche de l'UGTT et silence des médias

La Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT) a vivement dénoncé, vendredi 22 août, le «black-out médiatique » de la plupart des médias publics concernant la marche nationale organisée la veille par l’Union générale tunisienne du travail (UGTT).

Dans un communiqué, la SNJT a exprimé son « inquiétude face à ce silence injustifié autour d’un événement national ayant rassemblé des milliers de citoyens autour de revendications sociales et politiques ».

Selon cette organisation, ce manquement ne relève pas seulement d’une erreur professionnelle, mais d’un « détournement des principes de l’information publique et d’une atteinte au droit du citoyen à un média libre et transparent ».

Le syndicat met en garde contre les conséquences de cette censure, notamment l’ouverture d’un espace propice aux fausses informations sur les réseaux sociaux et une perte accrue de confiance envers les médias publics. La SNJT accuse également les autorités politiques d’être responsables de ce climat, évoquant la dissolution ou l’affaiblissement d’instances indépendantes de régulation comme la HAICA, qui a permis une plus grande mainmise du pouvoir exécutif sur l’audiovisuel public.

L’organisation professionnelle appelle les journalistes à refuser les directives extérieures à l’éthique de la profession et à rester fidèles à leur mission de service public. Elle s’engage, de son côté, à assumer ses responsabilités pour défendre l’indépendance du métier.

La marche de l’UGTT, tenue le 21 août dans la capitale, avait réuni de nombreux syndicalistes, militants associatifs et politiques. Lors de son discours, le secrétaire général de la centrale, Noureddine Taboubi, a alerté sur la « phase critique » que traverse la Tunisie, marquée selon lui par l’effondrement de la vie politique et civile, la montée des discours de haine, ainsi que l’atteinte aux libertés et aux droits syndicaux.

La SNJT estime que la restauration de la confiance entre Tunisiens et médias nationaux passe désormais par une reconnaissance des fautes, l’attribution des responsabilités et un véritable plan de réforme garantissant au secteur public son rôle de « tribune du peuple et défenseur de la vérité ».

Mourad Benyahia 

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