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Tunisie : Taboubi dénonce une possible coordination derrière l’attaque contre le siège de l’UGTT

Noureddine Taboubi,

Noureddine Taboubi, secrétaire général de la centrale syndicale. Crédit : AFP

Lors de la réunion exceptionnelle de la Commission administrative de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT) tenue le 11 août 2025, Noureddine Taboubi, secrétaire général de la centrale syndicale, a répondu fermement aux récents événements survenus autour du siège de l’organisation.

S’adressant aux critiques et aux autorités, Taboubi a déclaré : « Pour ceux qui considèrent qu’il n’y avait aucune intention de saccager le siège jeudi dernier, et que la comparaison avec les liens de protection de la révolution est un dénigrement, je dis qu’il y a peut-être eu une coordination ». Par ces mots, il fait allusion à une possible complicité entre certains acteurs et les assaillants, dans un contexte de tension politique.

Le 7 août 2025, alors que les syndicalistes étaient empêchés d’accéder à la place Mohamed Ali, devant le siège de l’UGTT, Taboubi accuse les forces de l’ordre d’avoir facilité la présence des agresseurs : « Les syndicalistes ont été empêchés ce jour-là de se rendre à la place Mohamed Ali, tandis que les forces de l’ordre ont préparé le terrain pour que ces personnes se retrouvent devant le siège de l’Union », a-t-il affirmé.

Le secrétaire général a également mis en garde contre toute tentative d’instrumentalisation politique : « La place Mohamed Ali ne sera accessible à personne qui voudrait en faire un lieu d’agitation ».

Sur la question sensible des accusations de corruption visant certains dirigeants syndicaux, Taboubi a été clair et sans appel : « Quiconque détient un dossier de corruption contre des syndicalistes, peu importe qui, doit se tourner vers la justice. La question est devenue une affaire de dignité et d’honneur. » Il a ajouté : « L’accusation de corruption est devenue comme une épée suspendue au-dessus de leurs têtes. Ceux qui ont exploité leur pouvoir, détourné des fonds publics ou vendu les droits des travailleurs seront jugés par la justice. C’est elle qui tranchera ces dossiers. »

Cette prise de position intervient après des déclarations du président tunisien Kaïs Saïed, qui avait affirmé qu’il « n’y avait pas eu d’intention d’attaque ou d’intrusion » lors des événements, tout en appelant à l’ouverture de dossiers judiciaires pour lutter contre la corruption, une allusion directe aux dirigeants syndicaux.

L’UGTT, pilier historique du mouvement social tunisien, se trouve aujourd’hui au cœur d’une vive confrontation avec le pouvoir exécutif, dans un contexte où la démocratie tunisienne traverse une phase de tensions accrues.

Mourad Benyahia

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