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Turquie : pas de prières musulmanes à la cathédrale Sainte-Sophie

Une association en avait fait la demande

Turquie : pas de prières musulmanes à la cathédrale Sainte-Sophie

Le plus haut tribunal de Turquie a rejeté jeudi la requête d’une association demandant le droit d’organiser des prières musulmanes à l’intérieur de la basilique Sainte-Sophie, l’un des plus imposants monuments d’Istanbul qui a servi d’église et de mosquée au fil des siècles.

La Cour constitutionnelle turque a rejeté la demande de l’association, arguant qu’elle n’était pas compétente pour se prononcer sur ce sujet, selon l’agence de presse étatique Anadolu.

Dans sa requête, l’association estimait que l’interdiction de prier à Sainte-Sophie constituait une violation des libertés de conscience et d’exercer sa religion.

Œuvre architecturale majeure construite au 6ème siècle à l’entrée du détroit du Bosphore et de la Corne d’or, la basilique Sainte-Sophie fait régulièrement l’objet de polémiques entre chrétiens et musulmans qui se disputent son utilisation.

Cette église, où étaient couronnés les empereurs byzantins, a été convertie en mosquée au 15ème siècle après la prise de Constantinople par les Ottomans en 1453

Sous le régime laïque de Mustafa Kemal Atatürk, elle a été désaffectée et transformée en musée afin, dit la loi, de « l’offrir à l’humanité ».

Sa majestueuse coupole perchée à 55 m de haut et ses quatre minarets sont aujourd’hui classés au patrimoine mondial de l’Unesco et visités par des millions de touristes chaque année.

Son statut continue toutefois d’irriter les musulmans de Turquie les plus militants, spécialement depuis l’arrivée en 2002 aux commandes du pays d’un gouvernement islamo-conservateur, souvent accusé de vouloir « islamiser » la société turque.

Depuis l’arrivée du président Recep Tayyip Erdogan au pouvoir, les activités liées à l’islam se sont multipliées à l’intérieur de Sainte-Sophie, avec notamment des séances de lecture de versets du Coran ou des prières collectives sur le parvis du monument.

La Grèce voisine, qui surveille de près le devenir du patrimoine byzantin en Turquie, a plusieurs fois exprimé sa préoccupation quant aux initiatives visant à remettre en question le statut de Sainte-Sophie.

Auteur
AFP

 




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