Les Ukrainiens résistent pour l’heure à l’assaut des Russes. Alors que les bombardements russes se poursuivaient dans la nuit de vendredi à samedi sur la capitale et sa banlieue, l’armée ukrainienne a annoncé avoir repoussé une attaque de l’armée russe sur l’une des artères principales de Kiev, quelques heures après un dramatique appel à la mobilisation lancé par le président Volodymyr Zelensky.
Kiev sous un tapis de bombes. Mais l’armée ukrainien ne recule pas. L’attaque lancée, sur l’avenue de la Victoire, une des principales artères de la capitale, a été « repoussée », a affirmé l’armée de terre ukrainienne, dans un message sur son compte Facebook.
Elle a assorti ce message d’une photo montrant un grand panache de fumée s’élevant au milieu d’une zone urbaine, en pleine nuit, au moment où Kiev craint une attaque d’ampleur de l’armée russe pour s’emparer de la ville.
« Cette nuit, ils vont tenter de s’emparer » de Kiev, avait affirmé quelques heures auparavant le président ukrainien Volodymyr Zelensky dans une allocution vidéo diffusée vendredi soir sur le site internet de la présidence.
« Nous ne pouvons pas perdre la capitale. Je m’adresse à nos défenseurs, hommes et femmes de tous les fronts: cette nuit, l’ennemi va utiliser toutes ses forces pour briser nos défenses de la façon la plus vile, dure et inhumaine », a-t-il ajouté. De premières unités militaires russes étaient entrées vendredi dans le nord de la capitale ukrainienne, y faisant des morts.
Ukrainian soldiers fearlessly prepared for russia no fear in their hearts just bravery something nato could use. Let them join. #Ukraine #UkraineUnderAttack #UkraineInvasion #Russian #Putinpic.twitter.com/ReRyVbX5S3
— We stand with Ukraine (@askanswer_me) February 26, 2022
Dans un communiqué distinct, l’armée de terre ukrainienne a réaffirmé que de « durs combats » se poursuivaient à Vassylkiv, à une trentaine de kilomètres au sud-ouest de Kiev, où les Russes « essayent de faire débarquer des parachutistes ».
Elle a également indiqué que les forces ukrainiennes avaient détruit un hélicoptère et un avion d’attaque au sol russe SU-25 près des zones séparatistes dans l’Est, ainsi qu’un avion russe de transport IL-76 près de Vassylkiv.
Les conséquences de cette offensive lancée jeudi sur ordre du président russe Vladimir Poutine, sont déjà là. quelque 100 000 personnes ont déjà été déplacées et 50 000 ont quitté l’Ukraine, a signalé l’ONU, qui a échoué vendredi à condamner Moscou.
La Russie a mis son veto au Conseil de sécurité à une résolution déplorant son « agression », pourtant soutenue par une majorité de pays. Cela prouve que « le monde est avec nous, que la vérité est avec nous, que la victoire sera nôtre ! », a tweeté le président ukrainien après ce vote.
L’Alliance atlantique a pour sa part commencé à déployer des éléments de sa force de réaction pour être en mesure de rapidement faire face à toute éventualité. Sous pression pour en faire davantage, les Occidentaux, y compris les Etats-Unis, ont aussi imposé des sanctions à Vladimir Poutine lui-même et à son ministre des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, un fait rare et très symbolique. Une mesure aussitôt qualifiée par la diplomatie russe d' »impuissance absolue » et le signe que les relations avec les Occidentaux sont proches du « point de non retour ».
« Toute guerre laisse le monde pire que dans l’état où elle l’a trouvé. La guerre est toujours un échec de la politique et de l’humanité, une capitulation honteuse, une déroute devant les forces du mal », a de son côté dénoncé le pape François dans un tweet traduit en plusieurs langues, dont le russe, un fait rarissime.
Fusils pour civils
Sur le terrain des opérations à Kiev, dans le quartier d’Oblon, l’AFP a vu vendredi un civil tué sur un trottoir et des ambulanciers en secourir un autre, prisonnier de la carcasse d’une voiture écrasée par un blindé.
Ukrainians wrecking Russian Motorized Infantry with #Molotov cocktails at improvised roadblocks on the outskirts of #Kyiv, #Ukraine.
pic.twitter.com/A7lvr0G6Hh— Soleyman (@soleyman_1) February 26, 2022
« Ils ont distribué les fusils, les ont chargés pour nous et nous voilà », dit Iouri Kortchemniï qui n’avait jamais tenu une arme de sa vie avant de rejoindre un bataillon de civils prêts à défendre Kiev pied à pied face à l’ennemi russe. Avec AFP