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Ukraine : la contre-offensive face aux mines et aux drones russes Lancet

L'armée russe affirme avoir capturé des chars Bradley et Leopard

L’armée russe a affirmé mardi, vidéo à l’appui, avoir capturé pour la première fois sur le front en Ukraine des chars de fabrication allemande Léopard et des blindés de fabrication américaine M2 Bradley, fournis à Kiev par les Occidentaux pour sa contre-offensive.

Les forces armées ukrainiennes affrontent un important dispositif défensif russe et subissent aussi les redoutables assauts des drones russes de type Lancet.

La contre-offensive ukrainienne illustre l’importance des drones, des mines et de la combinaison des deux. Pour contrer les assauts ukrainiens, l’armée russe disperse des mines avec des roquettes à longue portée, c’est un atout clé de son arsenal. Et ces champs de mines dynamiques, elle les valorise ensuite avec des drones suicide de type Lancet.

« Bréchage »

L’ensemble, indique Stéphane Audrand, expert défense, forme un barrage très efficace contre les assauts ukrainiens : « Les Ukrainiens sont forcés de faire ce qu’on appelle du bréchage dans les champs de mines. Donc, ils ont quelques engins spécialisés pour faire des trous dans les champs de mines. Quand le Lancet arrive soit à détruire l’engin de bréchage, soit à détruire ou endommager le premier véhicule de la colonne, toute la colonne blindée se retrouve bloquée avec le choix de se dire, soit on reste là et on se fait tirer comme des lapins, soit on tente notre chance sur le champ de mines, ce qui occasionne des pertes. »

« Donc, poursuit Stéphane Audrand, la combinaison champ de mines dynamique et Lancet, effectivement, ça marche bien. Puis, les Lancet vont aussi aller frapper l’artillerie ukrainienne et les systèmes de défense anti-aériens par missiles qui, eux, vont laisser des trous qui va permettre à l’aviation d’assaut russe d’agir. »

Les Gepard manquent à la contre-offensive

Peu de matériels sont capables d’engager avec réactivité et précision les drones Lancet, en dehors des chars antiaériens Gepard fournis par l’Allemagne, à seulement cinquante exemplaires. Assignée à la défense des villes ukrainiennes, cette efficace artillerie manque cruellement aujourd’hui à l’offensive en cours.

L’armée ukrainienne « progresse » dans sa contre-offensive, a assuré mardi le secrétaire général de l’Otan Jens Stoltenberg, reçu par le président américain Joe Biden.

« Plus les Ukrainiens pourront libérer de territoire, meilleure sera leur position à la table des négociations », a estimé le chef de l’alliance de défense, assis dans le Bureau Ovale aux côtés du président américain, le principal architecte du soutien occidental à l’Ukraine.

Les Etats-Unis ont d’ailleurs annoncé mardi une aide militaire supplémentaire de 325 millions de dollars, visant notamment à renforcer la défense aérienne ukrainienne.

Premier pays donateur à l’Ukraine, ils ont livré ou promis plus de 39,7 milliards de dollars d’armements divers aux forces de Kiev depuis l’invasion russe le 24 février 2022.

Joe Biden a pour sa part évoqué le prochain sommet annuel de l’Otan à Vilnius (Lituanie), qui se tiendra en juillet.

« Nous avons renforcé le flanc oriental de l’Otan, et bien fait comprendre que nous défendrons le moindre pouce de territoire » des pays membres de l’alliance, a dit le président américain, en assurant que lors du sommet, « nous continuerons sur cette lancée ».

Il faut rappeler que cette guerre en Ukraine est aussi celle de l’information depuis le début de l’offensive russe. Actuellement les théâtres de bataille sont fermés aux médias, laissant les machines de propagande russe et ukrainienne s’affronter à coups d’images.

L.M./RFI

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