Site icon Le Matin d'Algérie

Un « cadre » et deux lettres…

DEBAT

Un « cadre » et deux lettres…

«Ceux qui rendent une révolution pacifique impossible, rendront une révolution violente inévitable», John Fitzgerald Kennedy à Khrouchtchev.

Le peuple algérien s’est engagé dans une action de « libération » historique, une mobilisation pacifique inflexible, pour recouvrer sa souveraineté et produire le changement: une Algérie libre, un Etat de droit. Un autre « projet de vie ».

En face, un pouvoir autoritaire qui s’est doté d’une façade démocratique et qui s’agrippe encore et toujours au pouvoir. Un régime « politique » aux allures de démocratie mais qui s’agrippe encore et toujours aux jupons de l’ère stalinienne.

Un pouvoir, qui, tantôt, se « félicite » du caractère pacifique des marches, tantôt, recourt aux vieilles méthodes éculées et qui n’impressionnent et n’intimident plus personne: le chantage, ce chantage éhonté, au sang et aux larmes, au terrorisme, à la décennie noire, à la Syrie. «L’Algérie n’est pas la Syrie» lui rétorquent des millions de voix dans la rue.

Les sillons de la liberté sont, désormais, tracés. Semences du printemps algérien. Le peuple ne sera certainement pas détourné de son combat qui, aussi long, aussi ardu, soit-il, quels que puissent être les obstacles dressés sur son chemin, quelles que puissent êtres les provocations, les intimidations et les diversions, est et restera d’essence pacifique. La violence sous toutes ses formes a toujours été le fait du seul pouvoir et de ses ramifications.

Les Algériennes et les Algériens, plus que jamais résolus et conscients des enjeux, ont apporté la preuve retentissante et éclatante que la violence est le seul fait du pouvoir. Une constance qui lui a permis  de s’accaparer du pouvoir et d’y rester. Cette violence qui, tout au long son règne hégémonique sur la société, a banalisé et institutionnalisé l’arbitraire contre toutes les voix discordantes, la corruption devenue le plus grand «budget» de l’Etat, l’impunité érigée en mode de gouvernance…Pire et plus tragique : le sang de citoyens à coulé, parce que, tout simplement, ils pensaient différemment de ceux qui les gouvernent,

Aujourd’hui, le même système s’impose au mépris de toutes les règles, au mépris même des lois qu’il a lui-même fait voter et s’oppose à la volonté populaire par la plus inconcevable des manières: reconduire, vaille que vaille, un président dont l’état de santé se dégrade de jour en jour, qui ne lui permet pas d’assumer les fonctions de premier magistrat du pays. Plus qu’une provocation, un affront.

Cet affront à la face du pays, devenu la risée du monde. Un affront à l’endroit de son peuple, de ces millions de femmes, d’hommes, de jeunes, d’enfants qui, à l’unisson, continuent de crier et de scander: « Partez ! ». D’entonner l’hymne à la liberté.

Le pouvoir, comme à son accoutumée, sourd aux aspirations des citoyens, persiste dans ses subterfuges, ses intrigues, ses tentatives de gagner du temps, de miser sur le pourrissement, de faire des offres de changement, auxquelles, lui-même, ne croit pas. Faire diriger le pays avec un «cadre» et deux lettres « dictées ».

Non ! L’Algérie, ce grand pays, sa grande histoire plusieurs fois millénaire, sa grande Révolution pour l’Indépendance, ses martyrs, son peuple, sa jeunesse sont trop, trop grands pour vous. De la dignité. Partez! Pour le peuple, la seule lettre recevable est celle qui annoncera votre départ.

Si le régime en place croit avoir réglé son « affaire », s’il croit avoir réglé son plan comme une horloge « suisse »,  l’horloge algérienne, elle, est réglée à l’heure de la mobilisation et du combat pacifiques. A l’heure de la liberté. « Assassinée », au lendemain de l’indépendance confisquée.

Auteur
R. Zenati

 




Quitter la version mobile