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Un enseignant d’Oran dénonce une suspension qu’il juge « arbitraire »

Education nationale

Amari Ayoub, enseignant de sciences au lycée Pasteur d’Oran et membre actif de la coordination nationale des titulaires de master et de doctorat (section d’Oran), affirme avoir été suspendu « abusivement » par la direction de l’éducation de la wilaya.

Amari Ayoub fait les frais de son engagement. Un document officiel daté du 17 juin 2025, que nous avons pu consulter, fait état d’une « décision de suspension conservatoire » pour une durée maximale de six mois, avec privation de salaire, à la suite d’une condamnation judiciaire pour « outrage à corps constitué » et « diffamation ».

La décision, signée par le directeur de l’éducation, s’appuie sur plusieurs décrets régissant la fonction publique et stipule que l’enseignant « perd la moitié de son salaire » durant la période de suspension. Elle précise que la mesure restera en vigueur « jusqu’à ce qu’il soit statué définitivement sur la sanction disciplinaire ».

Amari Ayoub conteste le caractère disciplinaire de l’affaire. Dans un témoignage transmis à notre rédaction, il raconte qu’alors que ses collègues ont pu reprendre leurs cours et signer les habituels « procès-verbaux de rentrée », lui n’a signé qu’un « avis de suspension » l’excluant de son poste et le privant de tout revenu. « Je n’ai fait que répondre à l’appel du collectif des syndicats autonomes et défendre nos droits légitimes », explique-t-il. Depuis, il dit avoir dû chercher un logement à louer et déposer des demandes d’emploi dans des hôtels et des écoles privées en attendant l’issue des recours déposés auprès de la Direction de la fonction publique, de la Direction de l’éducation et de la justice administrative. Une audience d’appel est prévue début octobre.

Le docteur Amari, titulaire d’un master et d’un doctorat, s’indigne également de voir « l’université faire appel à des enseignants vacataires » et « des centres de recherche tourner au ralenti », alors que lui-même a enseigné « bénévolement pendant dix ans » sans jamais être intégré dans un poste stable. « Nous sommes écartés de l’enseignement supérieur, livrés au burn-out, à la précarité et à l’humiliation », écrit-il, accusant un secteur « qui ne sait exceller que dans l’avilissement des compétences ».

La rédaction

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