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Un fromage Président…

DIGRESSION

Un fromage Président…

Thierry Foucart disait : « Face aux abus de pouvoir que s’octroient les élus et l’administration, il est bon de relire la fable du Loup et du Chien pour méditer sur la dignité de l’Homme… Le pouvoir de la loi éblouit ceux qui la font. Persuadés de détenir la vérité pour tous, les élus oublient qu’elle a pour rôle fondamental de protéger les droits constitutionnels en arbitrant entre ces derniers lorsqu’ils sont contradictoires. Ils la détournent de cet objectif pour les contourner, en prétextant d’un intérêt général d’autant plus discutable qu’ils le définissent eux-mêmes sous la pression de groupes de pression idéologiques dont la représentativité est très discutable. En se laissant entraîner à ces abus de pouvoir, les élus construisent une prison dorée, puis domestiquent les citoyens pour qu’ils acceptent leur réclusion » 

La classe intellectuelle doit assumer la responsabilité du grand désordre  au sein de la symptomatologie politique du pays sous la gérance de la série B et ceux  qui l’entouraient.

Il est fort dommage de constater que d’éminents intellectuels  qui sont extrêmement sévères  dans leurs travaux académiques  fléchissent devant  la pression de la situation actuelle dans notre cher pays. Ils préfèrent le  confort  d’être dans une enveloppe inerte  et  suivre ce qui est  dans le fait accompli. Le devoir de l’intellectuel est tout à fait le contraire. Le devoir du vrai intellectuel  est de résister à la tentation de traiter ce  que  nous  vivons chaque vendredi comme un fait divers  dans l’espace et dans le temps.

L’intellectuel sait que dans une  démocratie, le peuple n’a qu’une seule configuration. Cette configuration est  représentée  par un ensemble de personnes égales  sous le règne de la loi. Sous cet angle, la démocratie est vue comme la résultante des forces  d’individus d’égaux.  

Pour certains analystes, qui s’intéressent aux mouvements contestataires, la représentation démocratique est traduite dans  les slogans du hirak. Face à cette représentation, certains démagogues assoiffés de pouvoir et conduits par leurs illusions, essayent de  parler dans un langage plat de l’existence d’un peuple fictif. Ce peuple fictif, au sens juridique d’un  certain chef  de parti qui a exercé le rôle de ministre de la loi sous le parapluie de la bande à Lucky Luciano, image le peuple réel. Dieu merci Lucky Luciano et  sa bande  vivent  actuellement sous le toit de la prison d’El Harrach.

Le peuple imaginaire est totalement exclu par le hirak et ne pourra en aucun cas remplacer le  peuple réel. La lutte entre le peuple réel et le peuple imaginaire est une réalité diurne.  

Dans la tête des chefs de parti épouvantails, qui croient au père Noël, le peuple réel est devenu rare, introuvable et infigurable. Lesdits épouvantails n’ont pas le courage de marcher au moins un seul Vendredi pour démontrer leurs intentions et exposer leur programme politique. 

Certains ont essayé de le faire mais ils ont été ridiculisés par la foule d’ici et d’ailleurs. Ces épouvantails appliquent le populisme pour  arriver  à une  démocratie qui les arrange. Ils  opposent  à la représentation démocratique une présentation  illusoire des qualités  authentiques d’un peuple révolutionnaire. Avec cette  démocratie  basée  sur une dimension démagogique,  ils considèrent  que  le peuple n’est autre qu’un jouet de plaisance le  jour des élections. Ce type de politicien est connu sous le nom de  démagogue-rhéteur. 

Un démagogue-rhéteur se sert des faiblesses humaines pour satisfaire ses propres intérêts. Un démagogue-rhéteur n’a pas sa place dans le hirak  car il  ne possède pas  l’art de gouverner les hommes au sein d’une société organisée. Il cherche la pagaille pour exercer  son expertise dans la corruption, la magouille et la gabegie.  
 

Aujourd’hui nos hommes politiques  ne regardent  le peuple qu’à travers leurs petits écrans. Certains démagogue-rhéteurs occupent les petits écrans  vendus et étalent  leurs mensonges. La qualité des intervenants démagogue-rhéteurs dans les débats médiatisés laisse à désirer et la  place accordée au peuple dans ces débats télévisés est  très étroite. 

Nous sommes trop loin de la vraie démocratie où  les journalistes libres, impartiaux, neutres et capables d’offrir l’espace juste à chacun jouent leur vrai rôle de chiens défendeurs de la démocratie. 

A la lecture de ce texte,   certains vont  me prendre  pour un citoyen anarchiste.  Je ne suis ni un citoyen anarchiste ni un citoyen engagé. Je suis tout simplement un éducateur qui écrit  des choses qui sont vraies. Je n’ai jamais écrit  pour soutenir une théorie idéologique, un régime politique despote, un sorcier   biscornu ou un mouvement constitutionnellement  bizarre. J’écris des vérités, comme je les ressens, sans prendre parti. Je décris les choses comme elles sont dans le quotidien vécu. J’ai toujours dénoncé  les esclaves de la  France et leurs enjeux géopolitiques.  Je suis convaincu qu’il n’est pas de vraie démocratie sans recours au peuple. Dommage, les arrestations  de certains activistes font fausses  notes dans la symphonie démocrate que chantent les jeunes dans la joie et la gaieté.   

J’illustre mon texte par un appel : Unissons-nous contre les toutous en  appliquant  la démarche des lycaons. Les toutous refusent la démocratie et les lycaons l’appliquent. Un toutou se dit d’une personne fidèle, docile et complaisante, que l’on traite un peu en animal familier. Par contre, les lycaons  sont des carnivores  d’Afrique, tenant du loup et de l’hyène. Ils  sont  aussi appelés « loups peints » ou  chiens sauvages africains». Ces carnivores ne gueulent  pas comme les chiens et ne hurlent  pas comme les loups. 

Le biologiste australien, Neil Jordan nous révèle le secret d’une démocratie exemplaire  dans le  monde des lycaons. Il nous  dit qu’avant de partir chasser, les lycaons organisent une consultation. 

«Atchoum !» y vaut approbation. Chez les lycaons, éternuer c’est voter pour. C’est un acte équivalent à  la main levée chez nos députés et sénateurs.  Je ne fais pas confiance  aux atchoums qui devancent le 12 Décembre. Décembre est un mois  trop froid  et les atchoums sont mélangés. Les faux atchoums  provoqués l’influenza ou  « grippe du poulet » peuvent  fausser les résultats.  L’homme de la rue sait que  Monsieur B était un grand  spécialiste  des faux atchoums sous le régime des bandits!  

Ecoutez-moi je vous raconte. Mon père me disait : l’amour pour la patrie fait partie de la foi. En cachette, ma mère me détaillait les idées de mon père. Pour elle, le peuple ne pardonne jamais le défaut de patriotisme et condamne les faux atchoums. Le peuple est doux, docile, bon, agréable, aimable, confiant sous tous les autres rapports mais il ne connait nul transaction contre l’amour de la patrie. Ma mère  connaissait les deux frères rivaux  dans système B. Le responsable du RND, si El Hadj Moussa. Il  la considérait comme une mère et la respectait comme la seule épouse du cheikh. De même,  le grand manitou responsable du FLN, si Moussa El Hadj, en faisait autant. El Hadj Moussa et Moussa El Hadj ont fait l’école ensemble et sont du même patelin. La soif du pouvoir les séparent et la différence des atchoums les réunit  une fois tous les cinq réunis.  Depuis, l’ordre dans les noms et prénoms est devenu un symbole du patriotisme et de Foi dans le jeu des atchoums. 

Monsieur B !  Tant que vous  adorez les personnes, vous n’aurez aucune prise sur notre destin et aucune chance de connaître le bonheur. Le mensonge du système de bande, dont vous étiez élément actif,  et les préceptes des quatre partis aberrants qui soutenaient la dictature  vous ont  obligé à reconnaître la corruption comme un mode de vie et la haine de vous-mêmes comme phénomène naturel.

 Vos acolytes étaient  des magouilleurs dans le système que vous représentez.  Dans ce système biscornu, l’un vous dit mon frère «Akhi» et  vous dérobe;  l’autre vous dit confrère et  vous enlève !  L’un et l’autre se croisent  en un point commun : la confrontation avec la réalité dans la prison d’El-Harrach. Le  trafic des urnes par des faux atchoums marquent votre survie politique dans un système agonisant. 

Les résultats de vos atchoums modélisent   la situation actuelle.  

En conclusion : Monsieur B, demandez  à votre mère si elle est satisfaite de  votre jeu atchoum. Si elle  n’est pas satisfaite,  demandez-lui  de  vous offrir un fromage président.  Le fromage président est un bon  activant. Il catalyse votre conscience et accélère  votre  démission avant l’arrivée du Président du Peuple. Espérons que le nouveau président passera par les bons Atchoums. La démocratie ne veut pas dire  égalité au niveau des caractères. Si certains peuvent accepter une certaine servitude, d’autre en sont incapables.

En revanche, il ne faudrait pas qu’on profite des mauvaises figures pour dire que c’est la faute des autres. Le modèle politique des bandes des Amars et des Cheikhs Bibites n’est pas une fatalité. Il est tout simplement  le résultat  des faux atchoums dans les urnes.  

 

Auteur
Omar Chaalal

 




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