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Un hommage national militaire tous les… trois jours !

Hommage aux invalides
@AFP

Il est hautement légitime que Robert Badinter reçoive un hommage national militaire de la république. Il est un des hommes du siècle, un grand et un exemple pour la république.

Les personnages de cette dimension sont rares, Jacques Delors en fait partie comme Simone Veil qui avait reçu l’honneur de la nation en reposant au Panthéon.

Un hommage national dans un haut lieu militaire a une signification symbolique pour l’honneur d’une personne qui a dédié sa vie et son courage au service d’un pays. Mais la multiplication des hommages nationaux dans un lieu militaire s’est accélérée et la situation devient plus problématique. Et si ce n’était pas le respect aux morts, je serais tenté de dire que cet hommage national devient ridicule.

Avait-on besoin d’organiser un hommage national pour Jean Paul Belmondo ou Jean d’Ormesson ? Certes, deux hommes qui ont été associés à la vie du peuple français par des chemins différents. Mais de là à rendre un hommage national avec discours du président de la république, pourquoi ne le ferait-on pas, puisque c’est devenu une habitude républicaine, pour Alain Delon ou Michel Sardou ?

Pour Johnny Hallyday, il s’agissait d’un hommage populaire, c’était beaucoup plus en adéquation avec le personnage tant aimé par les français. La république n’a engagé que les forces de sécurité qui ont balisé un chemin jusqu’à la Madeleine tout en bloquant l’accès à la zone. Je trouve que c’est un minimum légitime.

Quant à Hélène Carrère d’Encausse, mon illustre professeur de droit à l’Institut d’Études Politiques et présidente de l’académie française, j’en ai été fier et elle méritait un grand hommage. Mais jusqu’à celui des honneurs militaires et républicains, ce n’est tout de même pas justifié. C’est une femme d’envergure mais beaucoup d’autres ont eu un parcours aussi prestigieux.

Et j’irai plus loin, pourquoi un hommage national militaire pour les quarante-deux victimes de l’attentat en Israël ? On nous a dit qu’il s’agissait d’un événement qui s’assimilait à un acte de guerre et que le lieu de l’hommage se justifiait. Mais les très nombreux militaires français qui ont payé de leur vie la mission militaire qu’on leur avait confiée, ils sont moins respectables ?

L’agenda du Président de la république semble se modifier souvent ces temps-ci car la mort ne se programme pas. Ce n’est pas sérieux car les cérémonies perdent de leur valeur en devenant hebdomadaires et pour toute personne talentueuse. Car si on devait honorer de cette manière toutes les personnes de talent, il faudrait vingt présidents de la république et une dizaine de régiments de la garde républicaine.

Respect aux morts mais tout de même !

Boumediene Sid Lakhdar

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