Comme en 2021, Tebboune ne s’est pas rendu à la prière collective organisée à l’occasion de l’Aïd El Kébir ! Est-ce révélateur d’un changement de rapports des officiels avec la religion. Peu probable.
Et encore une fois, ce geste, anodin sous d’autres cieux, a pris des allures de pugilat verbal entre ceux qui y voient un manquement à ses prérogatives et ceux qui le considèrent comme un pas timide dans le monde de la laïcité !
Simple écart protocolaire ou volonté délibérée de remettre les choses à leur place en ne se mêlant pas de religion ?
Simple petit pas vers la laïcité ou pas de géant qui présage d’autres comportements qui démontreraient qu’en haut lieu on a enfin compris que mélanger religion et politique n’est pas le meilleur moyen de soustraire le pays du charlatanisme ambiant qui l’empêche de sortir la tête du trou noir mystique dans lequel on a plongé le peuple depuis 60 ans ?
Même si d’aucuns se sont empressés d’y voir un signe de maturité et de respect pour la religion, les éternels suspicieux que nous sommes y voyons plutôt un pas timide. Le véritable indicateur serait que le président se départe enfin de la formule consacrée « bismi allah errahman errahim » dégainée à tout va à chaque discours et réunion pour épater la galerie. Il est grand temp de cesser de mêler Allah à des problèmes qui ne le regardent pas !
Allez, un peu de courage politique ! Pourtant…
Et pourtant certaines sources voient derrière cette absence de Tebboune à la prière de l’Aïd simplement une affaire de Covid-19. Dans ce pays où la communication officielle relève de jeux d’ombres, on en est réduit donc à couper les cheveux en quatre pour tenter de comprendre les moindres gestes de ceux qui sont aux affaires.
Au moment où le monde s’apprête à découvrir les premières images prises par le télescope James Webb qui s’annoncent spectaculaires, on continue à nous noyer dans des débats stériles !
Néanmoins, il serait bon que Tebboune se prononce clairement en faveur de la séparation des faits religieux et politique. Ce serait un sacré jalon vers la modernité ! Cela faisant, il rentrerait dans l’Histoire haut la main. Gageons toutefois que ce geste ne viendra pas de l’actuel locataire d’El Mouradia. Parce que pour entrer dans l’histoire, il faut avoir le sens de l’histoire et se refuser à l’instrumentaliser, comme c’est le cas de la religion.
Kacem Madani