Mercredi 11 juillet 2018
Un peu d’ADN algérien en finale !
Quel problème a donc ce pays lilliputien, la Tunisie, avec les Algériens ? Son peuple sait parfaitement qu’en dehors de l’aplaventrisme qu’il maîtrise et exerce devant les touristes occidentaux, il n’a jamais fait rien qui vaille. Protectorat et, désormais, vassal de la France ou, périodiquement, de l’état islamique, il passe son temps, bien compté, à jalouser et à provoquer le voisin qui lui fournit son énergie. Son élite, longtemps piétinée, est vaillante.
Les jeunes qui ont initié et vécu la révolution du jasmin ont été un nectar de dignité. Comme après toutes les révolutions, ce sont les planqués qui récupèrent les fauteuils.
Les Tunisiens adorent être caressés dans le sens du poil par les visiteurs européens qui, pour 300 euros la semaine viennent se vautrer dans leurs quatre étoiles en simili cuir et BA13. Ils viennent dépenser leurs pourboires et emporter quelques hottes d’exotisme. Quelques odeurs de jasmin et de coriandre. A leur frontière ouest ça barde encore, on vient d’y assassiner un détachement de leurs agents de sécurité.
Ennahda. Un parti islamiste, donc nécessairement terroriste, est toujours à la périphérie du pouvoir. Après quelques attentats mémorables, dont le plus meurtrier survenu le 26 juin 2015 a fait 29 morts et autant de blessés dans la station balnéaire de Port El Kantaoui, à Sousse, la Tunisie a vu son territoire déserté par ses alliés européens. Ses islamistes et ses amis de la rive nord de la Méditerranée lui ont coupé les vivre. Ce sont les deux millions de visiteurs algériens qui aiment jouer aux milliardaires qui ont sauvé son hôtellerie et son petit commerce.
Comme les Arabes ont la mémoire courte, dès que quelques blonds sont revenus sur les plages, les réceptionnistes obséquieux ont décidé de chasser les Algériens de leurs hôtels en carton. « Trop violents ! disent-ils des nôtres. Trop vrais oui !
Les Algériens, il ne faut pas qu’on se raconte des sornettes, sont parfois insupportables. Ils paient cependant. Il ne lésinent pas sur la dépense.
J’ai vu de mes yeux un groupe de touristes français au « Tahat » de Tamanrasset sortir de leurs poches des sachets de thé achetés chez Lidl, demander au barman de l’hôtel des verres d’eau chaude et des morceaux de sucre. Sans honte et sans rien payer, ils ont pris leur petit déjeuner pour zéro franc. C’était au temps béni du franc. Au temps où la France était souveraine et raciste.
La France que j’aime vient de battre la Belgique en demi-finale de la coupe du monde grâce à un but du pilier Varane ! Je l’ai annoncé. Je tape dans mes mains. Je suis presque en transe. Les petits enfants des migrants sont, à présent, sur le toit du monde. Qui reste-t-il sur leur chemin ? L’Angleterre ? Trop molle… La Croatie ? Trop rude…
La France a une équipe d’artistes, de jeunes fous décidés à crever les écrans pour rappeler à leurs propres dirigeants qu’un pays qui rêve de gagne, peut le faire fait avec tous ses enfants. Quelles que soient leur couleur, leur origine, leur religion.
Cycliquement, le football donne des leçons aux ronds de cuir qui occupent les travées de l’Assemblée nationale et du Sénat.
Voilà que le peuple français qui, il n’y a pas si longtemps, était prêt à donner un quitus aux haïssables extrémistes de droite, à la schizophrène Marine, se réveille et constate que la France des couleurs peut se faire celle des fiertés. La France du mélange, la France vraie a le droit d’élever la voix ce soir. Elle peut chanter haut.
Le football, jeu d’idiots, pour beaucoup de bien-pensants, souvent véganes et ayatollahs de la santé, ennemis de la cigarette, du shit et de la bière, est, en fait un énorme carrefour. C’est là, au milieu de la liesse et des orages de fumigènes que se révèlent les instincts humains. Les plus simples. les meilleurs. La joie la plus nue. Celle qui ne s’embarrasse pas de calculs.
Quelle joie peut ressentir un corrompu ? Comment vivent nos généraux et leurs laquais ? Qu’est-ce qui les fait jouir ?
Mon pays est un vrai casse-tête. Comment fonctionne un cerveau qui a passé sa vie à mentir ?
Je me mets en congés. J’ai acheté un chapeau, je lui ai fait quelques nœuds aux couleurs de l’ennemi d’hier. J’accompagne cette équipe jusqu’au 15 juillet.
Je reste, tout de même, à l’écoute de mon pays. Celui où tous les coups sont permis. surtout les plus bas.
Pour finir, j’aimerais dire à ce Rachid, apparemment adepte de notre gourou indépendantiste kabyle que si j’avais été un khobziste comme il me traite, il y a bien longtemps que j’aurais bénéficié des clés d’une des niches dorées que le pouvoir réserve, habituellement, aux intellectuels et kabyles de service.
Un peu de retenue ! Laissez-nous jouir du spectacle que se préparent à nous offrir les Bleus le 15 juillet. Après tout, il y a un peu d’ADN algérien dans cette équipe !