Jeudi 18 janvier 2018
Un peu de retenue M. Ouyahia, le panégyrique a aussi ses limites
M. Ouyahia, selon votre vraisemblance, vous étiez avec M. Bouteflika en 1980, lorsqu’il a fait cette déclaration que vous rapportez aujourd’hui, qu’il était contre la décision du pouvoir de l’époque, d’empêcher Mouloud Mammeri de tenir une conférence à l’université de Tizi Ouzou sur les anciens poèmes berbères. Décidément vous n’êtes plus à une enfumage près…
La presse de cette période était muselée et sous la coupe du parti unique et elle n’a jamais rapportée une telle information. Mis à part vous M. Ouyahia, personne d’autre n’a lu, ou bien entendue une pareille incantation grossière. Ne dit-on pas, dans pareille iniquité où des personnes sont en danger, celui qui se tait, est, soit partie prenante, soit complice. Il n’est un secret pour aucun(e) citoyen(e) que les sévices et les viols occasionnés à la cité universitaire de Tizi Ouzou ont été sur instruction du parti unique dont M. Bouteflika était au Bureau politique.
Même si votre information est avérée, la nation entière a pris connaissance des manœuvres et des astuces de ce dernier, on sait aussi qu’il ne portait pas Chadli Bendjedid dans le cœur pour avoir pris sa place au pouvoir suprême. Il se peut qu’il ait fait en privée de similaires déclarations, pour faire d’un coup deux cibles, d’abord crier son animosité envers Chadli Bendjedid devant ses fidèles et s’offrir une attitude qui n’avait pas cours à l’époque du parti unique du FLN.
M. Ouyahia, ou étiez-vous lors de la visite de M. Bouteflika à Tizi Ouzou ? Au moment, où il injuriait et qualifiait les Kabyles de nains. Il continua sa diatribe conspuant cette région, osant déclarer que sous son règne Tamazight ne sera jamais une langue officielle ou nationale. Vous avez la mémoire courte Monsieur, mais pas le peuple, en particulier les Kabyles.
Faut-il vous rappeler que c’est sous le règne de ce même Bouteflika que 127 jeunes Kabyles furent assassinés à la fleur d’âge par des gendarmes et des milliers ont été handicapés suite à la répression violente des manifestations ou des tirs à l’arme de guerre. Devant l’histoire, seul lui incombe la responsabilité de cet épisode.
Si réellement Yennayer a été officialisé pour unifier la nation, comme vous voulez le faire croire M. Ouyahia, pourquoi alors M. Bouteflika a légiféré dans la constitution accolant à l’Algérie une étiquette arabe ? Comment pouvez-vous expliquer que cette langue nationale officialisée dans l’Algérie de Bouteflika, ne soit pas admise dans les institutions étatiques ? Et sous-enseignée depuis plus de 20 ans dans le système éducatif.
Mais en vrai, toutes ces mesures ressemblent à une fuite en avant.
En ce moment, vous êtes tenaillé dans le cafouillage des versatiles de votre supérieur hiérarchique. A près de 81 ans, malade et isolé dans son palais médicalisé, M. Bouteflika est loin des réalités algériennes. En vrai, elles lui échappent totalement.
Alors M. Ouyahia pour faire diversion devant les militants de votre parti, vous n’avez rien d’autre à présenter que cette farce absurde qui peut amuser la galerie du RND et limiter les dégâts dans votre parti, qui prend aussi des coups et commence à se mouvoir contre vous. Les temps sont durs. Ne vous en déplaise, la fracture entre tout ce que vous représentez et le peuple est insondable.