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Un peuple et un destin

COUP DE GUEULE

Un peuple et un destin

On n’a pas le droit après avoir fait le 22 février, le 1er mars, multipliés à plusieurs d’autres ici et là, à tendre l’oreille à la propagande du régime et de ses relais «très officiels».  

À ses chaînes de télévisions «bâtardes», sans identités, et ses sites qui se prévalent de «vraies sources» et de détenir le scoop pour distiller les fausses informations, à viser la manipulation des masses.

Le vrai scoop se déroule devant nous, c’est cet élan populaire du jamais vu et autour des mots d’ordre clairs : rejet du 5e mandat, du processus qui l’a engendré et tout le système et ses hommes qui ont généré le chaos et qui tentent de conduire le pays vers l’implosion. Les manifestations populaires sont venues pour parer et en remédier, elles sont plutôt le ciment de l’unité nationale et l’expression de dépasser l’impasse et ouvrir de nouvelles voies prometteuses.

On n’a pas le droit de briser cette ferveur populaire pleine d’espoir pour la jeunesse au profit des méthodes et des calculs, vieux autant que l’âge du système finissant.

Des centaines des milliers d’Algériens se sont levés dans chaque coin du pays contre une situation, une réalité qu’ils connaissent parfaitement. Ils ont pris conscience de leur condition, qui n’est pas finalement à assumer individuellement, mais collectivement.

Car elle est ressentie à l’échelle du pays et qu’elle ne peut avoir pour cause qu’un système vieillissant, grabataire, aphone, inaudible, clanique, mafieux, prédateur et liberticide. Ils connaissent nom par nom leurs voisins du quartier qui ont péri dans la mer fuyant le système et ses pratiques clientélistes. Et d’ailleurs les proches des victimes ont constitué des carrés dans les cortèges des manifestations en scandant «pouvoir assassin».  

Oui, « assassin »! Car ils ont pris conscience que leurs enfants ne se sont pas jetés dans la mer par un acte désespéré, mais c’est la conséquence d’une politique qui les a ignorés dans leur pays et méprisé.

Le peuple en colère connaît l’état délabré des hôpitaux, car il se soigne ou plutôt, il meurt dedans pour un petit bobo par faute de moyens matériels et humains alors que les dirigeants et leur clientèle se soignent, même pour un accouchement banal, à l’étranger, grâce et avec l’argent public.

Ce peuple debout ne s’est pas élevé donc uniquement pour la maladie de Bouteflika et contre le 5ème mandat.  Ce mandat de plus n’est qu’un symbole de l’humiliation et du mépris.

On n’a pas à cet effet le droit de mettre notre destin «aux échos de rebondissements» venant d’une chambre d’hôpital à Genève où entre les mains des médecins suisses ou à une pathétique opération de dépôt de candidature de Bouteflika auprès d’un Conseil Constitutionnel, qui n’a rien de constitutionnel.

Désormais et depuis au moins le 22 février, le destin du pays est entre les mains du peuple, qui a pris courageusement, pacifiquement et avec responsabilité son destin en mains.

On n’a pas le droit donc à hypothéquer ce réel, cette authenticité, cette beauté de la vérité et ce ruissellement découlant de la source contre la propagande de caniveaux et les débordements des égouts. Ce n’est que de la merde qui flotte ! Tirons la chasse !

Auteur
Youcef Rezzoug

 




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