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Un pouvoir en guerre contre le peuple !

OPINION

Un pouvoir en guerre contre le peuple !

De quelle psychose est-il atteint, ce pouvoir ? À en juger par le nombre fulgurant d’arrestations de journalistes, de militants des droits de l’homme et autres détenus d’opinions, dans les derniers jours qui ont succédé les feux de forêt criminels en Kabylie et l’assassinat de Djamel Bensmaïl, le pouvoir est inéluctablement rentré dans une phase de répression catatonique, caractérisée par des excès de violence, d’arbitraire et même d’hallucination.

Ce pouvoir, à défaut de laisser la place à cette génération qui veut bâtir le pays, sombre définitivement dans une forme de folie autoritaire. Ce ne sont plus, uniquement, les opposants politiques, journalistes et autres militants du Hirak qui sont sur la liste des citoyens indésirables à neutraliser, mais bien tout un peuple qu’il souhaiterait anéantir. Même les personnes à mobilité réduite ne sont pas épargnées.

La genèse de la répression, menée d’une main de fer par les clans qui se disputent perpétuellement le pouvoir, est l’histoire d’une épuration ethnique, politique et culturelle qui ne porte pas son nom, mais qui, manifestement, a toutes les caractéristiques d’une guerre d’anéantissement illustrée par les nombreux massacres qu’a connus le pays, les révoltes qui ont été réprimées dans le sang et la longue liste des individus traqués par la police politique. 

Les procédés avec lesquels sévit ce pouvoir,  chaque fois où il s’était senti menacé dans sa pérennité, sont tout à fait semblables aux pratiques utilisées en situation de guerre : il fomente les complots au sein des populations en mettant de l’avant l’arme psychologique. Il manipule l’information dans le seul but de mettre hors de vue les tenants réels du pouvoir, et par-delà même, les principaux instigateurs des tragédies qui viennent frapper le pays, notamment celles que l’on a connues dernièrement en Kabylie.  

Ce pouvoir est à la fois un agitateur de l’opinion publique et un pourvoyeur de la pensée politique unique, dans le but d’embrigader les esprits, de créer le doute et la confusion au sein de la population, en inventant des ennemis imaginaires, en dressant des listes de personnes à abattre et en criminalisant toute action politique qui se veut à l’opposé de sa volonté de régner. Rappelons-nous, il a voulu détourner même la solidarité de la communauté nationale à l’étranger.

Enfin, avec tout l’arsenal répressif dont il dispose, lequel s’est fait au détriment d’autres secteurs névralgiques, appauvris et complètement abandonnés, tels que la santé, l’agriculture ou encore la protection civile, ce pouvoir a la gâchette facile et ne lésine pas sur les moyens pour créer des situations de guerre là où le brasier de la révolte viennent menacer sa pérennité. 

Hannah Arendt affirme l’idée que la dictature est limitée dans le temps, contrairement à la tyrannie qui ne l’est pas. Visiblement, nous sommes incontestablement sous le feu d’une tyrannie qui persiste et s’éternise, malgré les nombreuses révoltes qui ont secoué le pays. C’est indéniablement un pouvoir qui est en guerre contre son peuple.

L’opinion internationale devrait s’inquiéter de ce recours massif à l’arbitraire dont fait face un nombre important d’opposants politiques, de journalistes, de militants amazighs, de citoyens militants du Hirak ainsi que la Kabylie toute entière, parce qu’il ne subsiste plus l’ombre d’un doute sur le caractère terrorisant de cette politique qui vise l’anéantissement total de toute opposition vraie, libre et indépendante. 

C’est tout un peuple en danger, qui demande à ce que les instances internationales interviennent auprès de ce pouvoir illégitime afin de faire respecter son droit le plus élémentaire à la vie et aux libertés individuelles et collectives.

Auteur
Mohand Ouabdelkader  

 




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