Cette nuit, un rêve surprenant. Dans un grand pays nommé Tataland, l’histoire d’une charmante jeune fille défile dans son récit malheureux.
Elle est citoyenne de Tataland, de nationalité de ce grand pays qui ne peut s’empêcher de clamer au monde sa fierté de tout. Dès sa petite enfance, elle se passionne pour le bilboquet à double face, un sport prestigieux et historique aux Jeux olympiques.
Elle est née dans ce pays qui favorise, finance et communique sur tout ce qui peut attester de sa grandeur dans l’affirmation des capacités sportives. D’ailleurs, fort de cette expérience, Tataland vient de lancer une grande initiative, reproduire cette réussite aux capacités cognitives.
Tout lui a été accordé. En fin de compte, impossible pour elle de nier l’implication et l’apport à son bénéfice de ce pays si fier.
Si fier qu’il est obsédé par la question de nationalité. Il ne supporte pas qu’elle soit déviée de ses très nombreuses lois qui interdisent tout droit à ceux qui oseraient insulter Tataland dans sa profonde identité.
Oui, mais voilà, cette très douée au bilboquet à double face a une mère d’une nationalité d’un pays séculairement ennemi à la patrie, Visaland. Jusque-là, la tolérance de Tataland est encore présente, mais bien mince.
Puis un jour, dans une compétition aux Jeux olympiques qui honorent Tataland par leur organisation dans sa capitale, elle commet l’irréparable, la trahison et l’injure à son pays qui l’avait nourrie, équipée, entraînée et lui avait donné toutes ses chances d’être une star mondiale du bilboquet à double face.
Alors même qu’elle est encore présente à Tataland, elle choisit de porter le drapeau de Visaland, celui du pays de sa mère. Stupéfaction, colère et tremblement de terre qui vont s’abattre sur la pauvre jeune fille.
Elle voulait tout simplement honorer sa mère qui lui avait donné la vie et encore plus. Elle est bannie de tout avantage de la nationalité de Tataland et sa vie devient un cauchemar jusqu’à s’exiler à Viasaland, ce pays dont elle dit qu’il est le sien puisqu’elle l’a honoré de son éclatante victoire.
Le réveil est toujours salutaire dans les cauchemars. Il fait comprendre l’irréalité des visions que le cerveau a produit pendant la nuit. Le rêve n’est pas la réalité car l’être humain se vautrerait dans l’indignité.
Cette indignité qui a été lancé à la figure d’une très grande championne, méritante et qui ne voulait que se donner entièrement à son art du bilboquet, avec la naïveté de son innocence juvénile.
Le sommeil n’est qu’imagination, je m’en réjouis.
Boumediene Sid Lakhdar