Les images du décorum et du faste déployés pour recevoir le président français au Maroc sont certes impressionnantes, mais elles ne peuvent cacher celle de ce roi amaigri, qui marche péniblement au côté d’Emmanuel Macron.
Les Marocains découvrent avec les médias du monde un roi Mohammed VI (juste 61 ans) bien transformé à l’occasion de la très médiatique visite d’Etat d’Emmanuel Macron au Maroc. Tous ceux qui suivent l’actualité de cette virée empreintes de nombreuses concessions françaises auront remarqué que le souverain marocain est complètement transformé. Les images montrent un homme amaigri, bien changé de ce qu’on lui connaissait avant.
Certes, Mohammed VI peut toujours s’enorgueillir d’avoir fait plier ce Emmanuel Macron qui n’avait d’yeux jusqu’à récemment que pour l’Algérie. Mais le revers est lourd, les mouvements hésitants, ce pas mesuré et cette canne portée fermement par le souverain chérifien ont de quoi inquiéter à Rabat.
On sait, selon plusieurs médias français, que Mohammed VI est atteint par la sarcoïdose, une pathologie qui affecte le système immunitaire. D’où la rareté de ses apparitions ces dernières années. La sarcoïdose est un trouble du système immunitaire touchant en priorité les poumons et les ganglions lymphatiques, selon les spécialistes. Cette maladie peut également toucher d’autres organes, comme le foie ou le coeur.
Coup de Jarnac
Emmanuel Macron qui jurait sa grande amitié avec l’Algérie, grand soutien du peuple sahraoui dans sa lutte pour l’indépendance, a sans nul doute pris ce revirement spectaculaire sur la question sahraouie par le président français comme un véritable coup de Jarnac. « Ce jour à Rabat, nous ouvrons un nouveau chapitre de la longue histoire entre le Maroc et la France pour la prochaine génération », s’enthousiasme le chef de l’Etat français dans un tweet.
Qui eût cru ce Macron qui multipliait les accolades avec Abdelmadjid Tebboune opérer ce changement. Et mieux encore : apporter son soutien au « plan d’autonomie marocain » pour le Sahara occidental ?
Dans cette affaire de rapprochement inespérée pour Rabat, il y a quelques mois, Mohammed VI comme Emmanuel Macron auront tous les deux fait le pari gagnant au détriment d’une Algérie de plus en plus isolée. Le premier auront fait plier la position de la France sur la question sahraouie et le second aura fait le VRP des grands groupes français en signant des accords commerciaux juteux.
Sofiane Ayache