Les bilans diffèrent selon les agences de presse mais ils sont terribles. La Défense civile de la bande de Gaza administrée par l’organisation islamiste Hamas assure qu’au moins 90 personnes avaient péri dans une nouvelle frappe israélienne ce samedi sur une école de la ville de Gaza. Plus de cent personnes ont péri selon l’agence Reuters. Le Hamas dénonce une « dangereuse escalade ».
Les Palestiniens à Gaza parlent d’un « massacre terrible ». Selon la défense civile de la Bande de Gaza, un organisme sous contrôle du Hamas, ce sont trois frappes successives qui ont visé l’établissement scolaire, précise notre correspondant à Jérusalem, Michel Paul.
Les frappes ont touché l’ « école Al-Tabai’een, dans le secteur d’Al-Sahaba à Gaza-Ville », a indiqué à l’AFP le porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal.
L’attaque a provoqué un incendie et les recherches d’éventuels survivants sous les décombres sont toujours en cours, toujours les sources palestiniennes.
L’école al-Tabi’een est l’un des abris du centre de Gaza-ville, qui accueille environ 250 personnes déplacées, dont plus de la moitié sont des enfants et des femmes, selon des sources de médias du gouvernement du Hamas, au pouvoir dans la bande de Gaza.
L’armée israélienne affirme de son côté avoir « frappé avec précision des terroristes du Hamas qui officiaient au sein d’un centre de commandement et de contrôle du Hamas placé dans l’école Al-Tabai’een ».
Ce centre servait de « repaire aux terroristes et aux commandants du Hamas », à partir duquel diverses attaques étaient planifiées et préparées contre l’armée israélienne, selon le communiqué. L’armée israélienne affirme encore avoir utilisé des munitions précises et avoir pris d’autres mesures pour éviter de toucher des civils.
Au Sud, Khan Younès toujours sous le feu israélien
L’armée israélienne a déclaré vendredi être engagée dans des combats « au sol et souterrains » dans la région de Khan Younès, la grande ville du sud du territoire réduite en ruines, où des frappes aériennes ont visé « plus de 30 cibles terroristes du Hamas ». Elle avait appelé jeudi la population à évacuer des quartiers de l’est de la ville. Poussés encore une fois sur les routes, des foules de civils ont fui à pied, en voiture, entassés sur des remorques avec matelas et bagages.
Le bureau des affaires humanitaires de l’ONU (Ocha) a estimé vendredi « qu’au moins 60.000 Palestiniens se sont déplacés vers l’ouest de Khan Younès au cours des 72 dernières heures », après également des ordres d’évacuation dans le nord du territoire. Les différentes phases de la guerre menée par Israël à Gaza entraînent d’incessants déplacements d’une population démunie et vulnérable.
Les écoles, qui abritent des déplacés, sont souvent la cible de l’armée israélienne comme l’école al-Awda d’Abassan, à l’est de Khan Younès ; Khadija à Deir al-Balah ; l’école de l’Unrwa à Nousseirat, etc. Jeudi, la Défense civile de Gaza avait rapporté que des frappes israéliennes sur deux écoles de Gaza-Ville, Al-Zahra et Abdel Fattah Hamoud, avaient fait 18 morts. L’armée israélienne avait également affirmé que ces établissements abritaient des centres de commandement du Hamas.
Une « dangereuse escalade » pour le Hamas
Après cette nouvelle frappe, le Hamas dénonce une « dangereuse escalade ».
Jeudi, les trois pays médiateurs, Qatar, Etats-Unis et Egypte, ont appelé à la reprise, le 15 août, des discussions indirectes en vue d’une trêve, indiquant qu’un accord-cadre était « maintenant sur la table, et qu’il ne manquait que les détails de son application ». Israël a accepté d’envoyer « le 15 août une délégation de négociateurs à l’endroit qui sera convenu pour conclure les détails de concrétisation d’un accord », a annoncé le Premier ministre, Benjamin Netanyahu.