Les autorités algériennes auraient-elles enfin donné leur aval pour l’élaboration d’une loi criminalisant la colonisation française en Algérie ? Ce dossier arrive au moment dune crise profonde entre Alger et Paris.
À en croire le site arabophone Sabq Press, qui rapporte l’information, l’initiative, longtemps débattue au sein de la chambre basse du Parlement, serait sur le point de prendre forme.
Une commission aurait en effet été mise en place pour élaborer le texte législatif en question.
Selon les informations relayées par le site arabophone, le palais Zighoud Youcef, siège de l’Assemblée populaire nationale (APN), connaîtrait une mobilisation inhabituelle des différents blocs parlementaires, désormais engagés dans la préparation de cette loi.
Contrairement aux tentatives précédentes qui n’avaient pas abouti, celle-ci bénéficierait d’un feu vert implicite des hautes autorités du pays, signe d’un changement dans l’approche officielle.
Les six blocs parlementaires représentés à l’APN travailleraient en coordination afin d’assurer que la proposition législative reste neutre et ne soit marquée par aucun parti pris politique.
Un comité conjoint, composé d’un représentant de chaque groupe parlementaire et assisté par des experts juridiques, devrait être officiellement constitué dimanche prochain pour finaliser le projet de loi avant sa soumission à la Commission juridique de l’Assemblée.
D’après les mêmes sources, le texte serait examiné dans les semaines à venir par la commission parlementaire compétente, avant d’être soumis au vote de la Chambre des députés. Son adoption semblerait désormais probable, compte tenu du contexte actuel marqué par la détérioration ans précédent des relations diplomatiques entre la France et l’Algérie.
Il convient de rappeler que l’APN avait déjà tenté en 2006 de faire adopter un projet similaire, en réaction à une loi française de 2005 glorifiant la colonisation. Toutefois, ce projet n’avait jamais abouti.
Aujourd’hui, alors que les discours justifiant ou minimisant la colonisation se multiplient au sein de l’extrême droite française, cette initiative parlementaire pourrait connaître une issue différente.
Sabq Press rappelle notamment les déclarations récentes de Marine Le Pen, qui aurait affirmé que « le colonialisme français en Algérie n’a pas été une tragédie », soutenant que la France aurait fourni à l’Algérie les ressources nécessaires à son développement.
La rédaction