Le parquet a requis dix ans de prison et un million de dinars d’amende contre l’écrivain Boualem Sansal qui a été présenté sans avocats, selon la presse. Le verdict est fixé pour le 27 mars.
Boualem Sansal est jugé ce jeudi matin devant le tribunal correctionnel de Dar El Beida seul, sans avocats. C’est un procès à la hussard qui a été organisé pour Boualem Sansal. Les charges retenues contre cet écrivain de 80 ans sont particulièrement lourdes. Il est poursuivi suite à ses déclarations concernant les anciennes frontières algéro-marocaines tenues sur un site d’extrême droite. Il a été arrêté samedi 16 novembre 2024 à sa descente d’avion à Alger. Interrogé pendant plusieurs jours dans un lieu secret, il sera ensuite placé en détention provisoire.
Francois Zimeray, avocat requis par les éditions Gallimard pour défendre Boualem Sansal a publié cette réaction : « Un procès fantôme tenu dans le plus grand secret, sans défense, est incompatible avec l’idée même de justice. Cela confirme le caractère arbitraire de cette procédure et d’une détention aussi injuste que cruelle. C’est pourquoi j’ai saisi les organes compétents du Haut-Commissariat des droits de l’homme aux Nations unies, d’une plainte contre l’Algérie. »
Fin février, le bâtonnier d’Alger Mohamed Baghdadi a accordé un entretien à El Watan dans lequel il a soutenu que le détenu d’opinion Boualem Sansal a révoqué son avocat Me François Zimeray. Mais aucune preuve écrite n’a été avancée par le concerné. Cela dit, tout porte à croire qu’il y a une certain empressement à en finir avec l’affaire Sansal qui éclabousse sérieusement l’image du pouvoir en place.
Près de 240 détenus d’opinion croupissent dans les prisons algériennes. Mais ceux-là peu de relais en font part.
Sofiane Ayache