Lundi 10 juin 2019
Une plainte déposée contre Naïma Salhi, la présidente du PEP
Maîtres Kader Houali et Soufiane Dekkal et Salim Chait, citoyen et militant ont annoncé dans un communiqué avoir « déposé une plainte au niveau du tribunal de Boumerdès, contre la présidente du Parti de l’équité et de la proclamation (PEP), Naima Salhi, pour incitation à la haine raciale et les appels au meurtre contre des citoyens kabyles ».
Les trois plaignants poursuivent leur argumentaire : « C’est parce que nous avons enregistré avec beaucoup d’amertume et de dégoût le silence des autorités devant cette récidiviste que nous avons décidé d’agir. Le procureur de la république s’est autosaisi dans des affaires moins graves que celle-ci. Hadj Ghermoul croupit toujours en prison pour avoir exprimé une opinion, tandis que l’appel au meurtre, qui n’est pas une opinion mais un délit passible de justice, est ignoré, voire banalisé. Le multipartisme qui est un acquis arraché de haute lutte, ne doit pas être un prétexte pour des « charlatans politiques » qui en abusent en transformant leurs partis en tribune de discriminations raciales ou en des appels au meurtre contre des personnes.
La loi organique relative à la création de partis politiques est pourtant claire là-dessus. Dans son article 64, il est clairement énoncé que le parti politique pourrait être suspendu et dissout s’il est avéré qu’il suscite des troubles à l’ordre public. Depuis la création du PEP, sa présidente n’a cessé d’invectiver des personnes, de véhiculer des discours racistes et d’appeler à la mort des personnes qui expriment une opinion politique.
À l’aune de la révolution du sourire, il est urgent de rappeler que des millions de personnes sorties depuis le 22 février réclament un État de droit, une Algérie démocratique et plurielle où seront bannies les discriminations raciales, où la diversité culturelle, ethnique, politique et religieuse sera conçue comme une vertu pas comme un délit. Nous souhaiterions que notre plainte aboutisse à un procès où cette personne répondra de ses allégations et sera mise devant ses responsabilités. »