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Une transition nationale : l’unique voie pour l’Algérie

Le Parti pour la laïcité et la démocratie en appelle à l’ANP

Une transition nationale : l’unique voie pour l’Algérie

Depuis plusieurs semaines, l’Algérie semble s’enfoncer dans le cycle infernal de l’instabilité. Le pays a basculé dans une zone de turbulence dont les conséquences peuvent exacerber ses fractures et aggraver dangereusement les incertitudes qui pèsent sur son existence, d’autant que la situation sécuritaire est en général problématique, voire explosive aux frontières.

Rares sont les secteurs d’activité qui n’ont pas été touchés par la grogne ou carrément les grèves des travailleurs. Ce qui nourrit la colère de ces derniers, ce sont les bas salaires, les mauvaises conditions de travail et bien évidemment la flambée des prix des produits de large consommation, conséquence directe d’une inflation qui frappe lourdement le porte-monnaie.

Les mouvements sociaux les plus durs ont eu lieu dans les grands hôpitaux du pays. Les médecins-résidents y ont organisé des marches de protestation pour exiger l’abrogation des services civil et militaire. Ils se sont élevés aussi contre la dégradation de la fonction hospitalière et pointé du doigt les incohérences d’un système salarial qui ignore totalement les exigences du secteur et ne met pas en adéquation les compétences exigées par la profession et le salaire.

Mais face à des manifestations à caractère pacifique, le pouvoir a privilégié la politique du bâton et riposté avec une sauvagerie extrême. Cette fois-ci le service d’ordre a dépassé le seuil de l’intolérable en réprimant à sang des médecins-résidents pourtant organisés et disciplinés et dont le seul tort a été d’exiger la satisfaction de revendications légitimes.

Les paramédicaux quant à eux, ont posé leurs problèmes socioprofessionnels avec la même détermination. Ils ont alterné grèves hebdomadaires et marches au sein même des établissements hospitaliers.

Ils ont mis à nu les dysfonctionnements du système de santé en clamant ouvertement leur opposition à la privatisation de la santé qui, à leurs yeux n’est pas la panacée et aux tentatives de bradage du secteur public au privé. Ils ont dénoncé aussi les conditions catastrophiques dans lesquelles ils sont contraints de travailler au quotidien. En effet, l’un des plus grands handicaps des hôpitaux algériens est l’indigence, voire souvent l’absence de moyens matériels. Ce qui porte préjudice à l’efficacité du service rendu de façon générale et met en péril la santé des malades.

A Azzefoun, les commerçants n’ont pas hésité à battre le pavé de la ville pour protester contre les coupures d’eau et d’électricité. En effet, sans eau et sans courant, est-il possible au commerçant d’assurer des conditions d’hygiène minimales et de préserver la chaîne du froid pour satisfaire correctement les besoins essentiels de la population ? Même les touristes ont déserté la ville ! Pourtant, la région est à vocation touristique et tout y invite à l’évasion et au voyage !

A Annaba, les marins en grève ont occupé le port pendant plusieurs jours et y ont paralysé toute activité.

A Tizi Ouzou, le ras-le-bol des étudiants a poussé ces derniers à fermer les routes. Une façon comme une autre de dire non à la médiocrité de la restauration et aux mauvaises conditions d’hébergement dans les cités universitaires.

Le mouvement ne semble pas faiblir. Il prend même de l’ampleur puisque l’intersyndicale de la Santé, de l’Education nationale et de la Fonction publique s’apprête à lancer une grève générale les 20 et 24 février prochain.

Le mécontentement de la population est profond. Qu’il s’agisse de l’Education Nationale, de l’Enseignement supérieur, de l’Economie ou de l’Agriculture, tous ces secteurs sont impactés par un marasme généralisé.

Le système ne semble pas prendre toute la mesure du malaise national. Même les milliers de patriotes, qui avaient pourtant contribué à sauver le pays les armes à la main de la déferlante islamiste en jugulant son bras armé pendant ces 2 dernières décennies, ont été abandonnés à leur triste sort et dépouillés de leurs droits : Les soins médicaux ne sont pas pris en charge à la hauteur des besoins et les pensions n’ont pas été valorisées bien que le pouvoir d’achat soit particulièrement agressé par la chute vertigineuse du dinar.

Au lieu de préconiser le dialogue et de prôner l’ouverture aux travailleurs par la négociation et la concertation, le pouvoir a préféré recourir au langage musclé du bâton.

Ce n’est ni en écrasant dans le sang la manifestation des médecins-résidents comme ce fut le cas à l’hôpital Mustapha Bacha d’Alger au mois de janvier dernier, ni en vendant le « paradis » de l’ANSEJ aux jeunes, que se dénouera la crise qui secoue le pays et que se consolidera le contrat social. Bien au contraire !

L’hémorragie des forces vives et de la matière grise dévitalise le pays. En 2017, plus de trois millions de touristes algériens ont séjourné en France mais combien ont renoncé au retour en s’égarant …dans la nature ! Le suicide a pris des formes catastrophiques et touche désormais toutes les couches d’âge. Même les adolescents, désaxés par l’addiction aux défis les plus fantasques, font l’expérience de la …mort (!) dans le jeu macabre de la baleine bleue.

Le système paniqué par une agitation transversale, semble ne plus savoir sur quel pied danser. Ce n’est ni en faisant sauter à la chaîne les premiers ministres comme des fusibles, ni en usant et en abusant de volte-face dignes du grand écart que le pouvoir remettra le pays sur les rails de l’essor politique et économique. Ce n’est ni en amusant la galerie par des pseudo-élections, ni en occultant les questions qui fâchent que le pays prendra le cap du développement. L’heure n’est plus au biberon asséché de la rente et la planche à billets, nouvel expédient du gouvernement n’est rien d’autre qu’une vaste imposture.

La toile de fond n’a pas changé : Le terrorisme « résiduel » a de nouveau frappé à Boumerdes, Skikda, Bordj Badji Mokhtar, etc…, pendant que le pays agonise dans la gangrène de la corruption et de la gabegie. Les déplacements répétitifs du chef d’état major de l’ANP, surtout vers toutes nos frontières, sont un signe que cela n’augure rien de bon. Daech est à nos portes, et nous savons les dégâts qu’il a causés avant de fuir la région du Moyen-Orient.

Mais ne nous laissons pas abuser par ce climat de colère. Celui-ci bien évidemment est symptomatique d’une volonté réelle de changement mais ne perdons pas de vue que cette ébullition sociale est aussi porteuse de mille et un dangers. Si le pays venait à culbuter dans le chaos, un ennemi redoutable, tapi en embuscade depuis longtemps, pourrait en profiter. D’ailleurs, celui-ci n’attend que le moment propice pour engloutir le pays dans son projet théocratique.

Mille jacqueries ne valent pas une Révolution ! Les partis politiques tous bords confondus, sont totalement discrédités et déchus. Ils ont définitivement perdu la confiance du peuple. Cette classe politique ne pourra pas transformer ce formidable mouvement de grogne en dynamique organisée et concertée. Elle sera incapable d’accompagner cette mobilisation en symbiose avec le peuple, de l’éclairer et d’imprimer la bonne direction politique au combat.

C’est pourquoi, il est salutaire de s’appuyer sur l’unique force républicaine organisée du pays, l’ANP pour jeter les bases d’une transition nationale, et pacifique, unique voie menant à l’édification d’une nouvelle République par la mise en synergie de toutes les forces patriotiques, démocratiques et modernes de l’Algérie.

Alger le 10 février 2018,

Le Bureau National du PLD.

Auteur
Bureau politique du PLD

 




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