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Une vingtaine de personnes tuées dans une frappe française au Mali

SAHEL

Une vingtaine de personnes tuées dans une frappe française au Mali

Plus de vingt personnes, dont des enfants, ont été tuées dimanche dans le centre du Mali par une frappe aérienne pendant un mariage, a déclaré mardi une source médicale à Reuters.

L’armée française a « neutralisé » des dizaines de combattants djihadistes dimanche lors d’une frappe aérienne menée dans la région de Douentza, à 90 km à l’ouest d’Hombori, dans le centre du Mali, a de son côté fait savoir l’état-major des armées.

Ce raid a été « mené à la suite de renseignements recoupés et de l’observation de la posture des suspects qui ont permis de conclure à la présence effective d’un groupe armé terroriste », a ajouté l’état-major français.

L’armée française a-t-elle commis une bavure ? 

Difficile de l’affirmer pour l’heure. Les autorités françaises se défendent de toute bavure. Plusieurs personnes ont été tuées dimanche dans le centre du Mali, l’armée française disant mardi avoir frappé des dizaines de djihadistes tandis que des villageois et une association locale parlaient de civils atteints par un appareil non-identifié lors d’un mariage.

Les messages ont proliféré sur les réseaux sociaux depuis dimanche sur les événements survenus dans le village de Bounti, dans le centre du Mali, un des principaux foyers de violence de cette région plongée dans la tourmente. Des villageois interrogés évoquent des tirs venus d’un hélicoptère non-identifié selon eux lors d’un mariage. Ils ont évoqué jusqu’à une vingtaine de morts.

Un flot de spéculations

L’état-major français a réfuté ces dires. Une patrouille d’avions de chasse a « neutralisé » des dizaines de djihadistes préalablement repérés après une opération de renseignement de plusieurs jours, indique-t-il. « Les informations relatives à un mariage ne correspondent pas aux observations effectuées », poursuit-il.

Des villageois joints sur place ont rapporté une frappe d’hélicoptère en plein jour semant la panique dans une foule assemblée selon eux pour des noces.

Cela « a été le sauve-qui-peut. Je me suis retrouvé en brousse mais j’ai perdu deux frères », a dit Ahmadou Ghana. En tout, 19 personnes ont été tuées et plusieurs autres gravement blessées, a-t-il ajouté. « Nous avons été surpris par l’intensité de la frappe. L’hélicoptère volait très bas, au point qu’on croyait qu’il allait survoler le village », a abondé Mady Dicko.

« Il n’y avait pas de mariage »

Dès dimanche, Tabital Pulakuu, une association pour la promotion de la culture des Peuls, une des ethnies maliennes, a fait état d’une «frappe aérienne (ayant) coûté la vie à une vingtaine de personnes civiles au moins » au cours d’un mariage. « Il ne peut y avoir de doutes et ambiguïté, il n’y avait pas de mariage. C’est une frappe menée après un processus particulièrement formel et multipartite sur un groupe armé terroriste pleinement identifié, après un recoupement d’informations, des attitudes, une posture, sur une zone caractérisée », glisse une source militaire française proche du dossier.

La région de Mopti, où se trouve Bounti, à quelque 600 km de la capitale Bamako, est l’un des principaux foyers des violences parties du nord en 2012 et qui se sont propagées depuis 2015 vers le sud du pays, mais aussi au Burkina Faso et au Niger voisins.

 

Auteur
Reuters/AFP

 




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