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Union nationale… et faits accomplis du système ?

REGARD

Union nationale… et faits accomplis du système ?

En ces temps de pandémie de coronavirus, le devoir de tout citoyen, pour se protéger et protéger les autres, est de respecter les consignes d’hygiène, de distanciation et de confinement. C’est élémentaire et c’est ce que font avec succès beaucoup de pays impactés par ce virus. 

Dans cet événement qui remet en cause en partie la politique de mondialisation tous azimuts, retenons l’aspect positif que traduit justement le dicton japonais : « il faut considérer tout problème qui survient comme une opportunité pour s’améliorer ».

Cependant, la sagesse japonaise ne semble pas atteindre ceux qui gouvernent notre pays. Dans cette volonté d’union nationale intégrée parfaitement par le mouvement de dissidence citoyenne (Hirak), notamment par la suspension disciplinée des marches de contestation pacifique, le système semble opter pour la politique de la ruse et du fait accompli.

La condamnation clandestine de Karim Tabbou à un an de prison ferme, dans la précipitation et sans la présence de la défense, est la décision de trop qui ne favorise certainement pas cette union nationale malmenée depuis 1962.

Le système, par ses stratèges qui œuvrent dans la clandestinité et ses nouveaux adeptes nouvellement recrutés qui font du zèle pour mater le peuple ‘’revanchard’’ et se faire adopter par le clan, a choisi de profiter de cette période sensible pour jouer au populisme et faire passer des lois liberticides pour se maintenir.

Au moment où se dessinent les premiers signes de crédibilisation de l’administration de l’État, notamment la santé, la protection civile, les municipalités, … et où l’on écoute la voix des experts nationaux, les mauvais génie du système tentent le fait accompli. 

La stratégie était prévisible. L’une des décisions du discours d’Abdelmadjid Tebboune du 17 mars 2020 était « …l’interdiction des rassemblements et des marches quelles que soient leur forme et leur nature… ». Elle a été conçue dans le lot comme une arme entre les mains des juges, non pour protéger la population aujourd’hui, mais pour restreindre demain la liberté de manifestation arrachée par le peuple depuis plus d’un an. 

Les manœuvres sournoises pour contrer le mouvement populaire n’ont pas commencé avec ce discours. Depuis quelques semaines déjà des tirs croisés sont dirigés sur le Hirak pour tenter de casser sa cohésion (et sa cohérence) nationale, dans sa revendication première pour le départ du système, tout le système, et l’avènement d’une nouvelle Algérie.

La tactique est ainsi montée : ‘’il y aurait plusieurs Hiraks, celui d’avant avril 2019, puis celui d’avant juillet, etc., afin ‘’d’homologuer leur Hirak’’, celui qui les a portés au pouvoir et ensuite décrédibiliser celui qui continuerait le ‘’combat injustifié’’ pour l’objectif ultime. 

Cette tactique de diviser pour régner est connue. A ce rythme d’inventivité malsaine, ils vont  nous introduire demain un ‘’Hirak-MNA’’ (1) ou autres inepties.

Le système politique algérien est vicié dans sa nature, celle du monopole du pouvoir sans partage, de l’absence de contrôle, des faux-bilans sur mesure ne correspondant aucunement à la réalité, du verrouillage de l’information, etc.

Ainsi, l’écart entre les rapports des administrateurs des hôpitaux et ceux du corps médical est édifiant (dans le secteur sanitaire de Blida notamment). C’est toujours le « tout va bien’’ d’El Moudjahid et de la Pravda (2).

Cette pandémie, qui est subie par presque tous les pays du monde, devrait être une opportunité pour le gouvernement actuel, en déficit de crédibilité, pour instaurer une union nationale solide en libérant les prisonniers politiques, qui constituent l’élite dans l’effort de construction nationale, et de réussir ensemble une transition ordonnée sans remplir encore les cimetières à la suite de ceux du coronavirus.

Le choix est pourtant simple.  

A.U L.

Notes :

(1) Pendant les première négociations entre la France et le GPRA (Gouvernement Provisoire de la République Algérienne) en vue du cessez le feu et de l’indépendance de L’Algérie, la France avait tenté d’imposer la participation aux négociations du parti MNA (Mouvement National Algérien) de Messali Hadj, ce parti et ses milices qui avaient passé des années à assassiner les militants du FLN en Algérie comme en France. La manœuvre avait échoué lamentablement devant la fermeté du GPRA.

(2) Coronavirus : l’exception russe ?

Le monde s’étonne du faible nombre de personnes atteintes aujourd’hui par le coronavirus en Russie. La raison est toute autre que l’efficacité de la politique de santé en Russie. Par la politique KGB et le monopole du pouvoir de Poutine, le pays est presque en marge des grands échanges économiques internationaux, impliquant donc peu de mouvements de populations avec l’étranger (affaires, tourismes, culture, …). Le seul mouvement important remarquable est l’exode sans retour de sa population jeune et formée vers d’autres pays européens et aux USA. La Russie d’aujourd’hui vit une baisse dramatique de sa population et une baisse continue de l’espérance de vie, surtout pour les hommes, détruits par la vodka et une désastreuse politique de santé. Et l’horizon est sombre pour les Russes avec Poutine qui compte rester au pouvoir jusqu’en 2034, en triturant la constitution. 

La publicité faite actuellement à propos de l’aide qui est offerte à l’Italie pour combattre le coronavirus, au moyen de gros avions porteurs militaires (sic!), n’est que l’arbre qui cache la forêt. 

En Russie, c’est toujours la Pravda !

Auteur
Aumer U Lamara, physicien, écrivain

 




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