Le chef de l’Etat, Abdelmadjid Tebboune, a effectué une visite de travail à Oran ce jeudi où il a inauguré la plus grande usine de dessalement d’eau de mer du pays, située à Ras El Abyad – Aïn El Karma.
L’infrastructure, la plus grande du pays, devra répondre aux besoins en AEP des populations de plusieurs régions de l’ouest du pays. Une région particulièrement névralgique en matière d’approvisionnement en eau potable.
D’une capacité de 300 000 mètres cubes d’eau par jour, cette usine ambitionne d’approvisionner progressivement six wilayas de l’Ouest du pays, avec un démarrage immédiat de la distribution d’eau potable à Oran.
La gestion de cette distribution, permettant ainsi d’améliorer l’accès à l’eau pour des millions de citoyens est confiée à l’Algérienne des eaux.
Pour Abdelmadjid Tebboune, il s’agit d’un défi relevé avec succès, saluant la rapidité et l’efficacité de sa réalisation. « Grâce à la volonté des hommes, du plus simple ouvrier au plus haut cadre, le défi a été relevé », a-t-il déclaré avec fierté.
Un enjeu vital pour la sécurité hydrique
Face au stress hydrique croissant, l’Algérie mise de plus en plus sur le dessalement d’eau de mer pour garantir une autosuffisance en eau potable. L’inauguration de cette usine s’inscrit dans une stratégie nationale ambitieuse, visant à sécuriser l’approvisionnement en eau, notamment dans les zones les plus touchées par la sécheresse, indique-t-on.
Le littoral de l’Algérie compte 23 stations de dessalement d’eau de mer réparties sur les 14 wilayas côtières qui relèvent du Ministère des Ressources en Eau (MRE). Elles fournissent 18 % de l’eau consommée dans le pays et alimente 6 millions de personnes avec un volume de 2,6 millions m3/jour.
Le 1er avril 2024, dans une interview à la radio chaine 1, le PDG de la Compagnie algérienne de l’énergie (AEC), Mohamed Boutabba, a estimé que le taux de couverture des besoins en eau du pays par les stations de dessalement pourrait passer de 18% à 42 % fin 2024 grâce à la mise en service de cinq nouvelles stations de dessalement de l’eau de mer, dont les travaux de réalisation dépasse les 50%2. Une seconde phase débutera en 2025 avec le début de la construction de sept nouvelles stations de dessalement de l’eau de mer pour une mise en service en 2030, augmentant ainsi la contribution du secteur à 60 % de l’eau consommée dans le pays3.
Une Agence nationale de dessalement de l’eau (ANDE) est créée en mars 2023 avec pour mission principale « de réaliser, d’exploiter et d’assurer la maintenance des stations de dessalement de l’eau et des infrastructures et équipements y afférents ».
Le 23 avril 2024, le ministre algérien des Mines et de l’Énergie a annoncé sa volonté d’exploiter le sel provenant du dessalement de l’eau de mer par le biais de l’Entreprise nationale des sels (Enasel), filiale du groupe industriel public Sonarem.
Samia Naït Iqbal