Des propos racistes et particulièrement graves ont été prononcés face caméra contre une personne de couleur dans un reportage diffusé par France 2. « L’une des personnes susceptibles d’être mises en cause appartenant au tribunal judiciaire de Montargis », le parquet a demandé un dépaysement de l’affaire.
Le parquet de Montargis a annoncé, vendredi 21 juin, s’être « saisi » après des « propos discriminatoires » tenus dans un reportage diffusé la veille dans « Envoyé spécial » sur France 2.
On y découvrait Divine Kinkela, aide-soignante, victime de racisme de la part de ses voisins, militants du Rassemblement national. Sur les images diffusées jeudi soir, les voisins de Divine Kinkela sont filmés en train de la siffler et de lui crier « va à la niche ».
« Les paroles et comportements constatés pouvant revêtir les qualifications pénales d’injures publiques et non publiques à caractère racial, provocation publique à la discrimination et violence sans incapacité à caractère raciale, le parquet de Montargis s’est saisi de ces faits », a écrit le parquet, précisant que la peine maximale encourue pour ces délits et contravention est de trois ans de prison et 45 000 euros d’amende.
Il a souligné par ailleurs que l’« une des personnes susceptibles d’être mises en cause » travaille au tribunal de Montargis. Une raison pour laquelle il a « immédiatement demandé » un dépaysement de l’affaire au parquet général d’Orléans.
Le ministre de la Justice, Eric Dupond-Moretti, a annoncé samedi sur X avoir « demandé aux chefs de la cour d’appel d’Orléans un rapport immédiat en vue de la suspension à titre conservatoire » de cette fonctionnaire. Il a qualifié les propos tenus par la fonctionnaire d’« absolument inadmissibles ».
Après la diffusion de la séquence, le député Rassemblement national sortant du Loiret, Thomas Ménagé, a assuré samedi sur France 2 avoir saisi l’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle (Arcom, l’ex-CSA). Il accuse l’émission d’avoir dissimulé le fait que l’aide-soignante est, selon lui, « une militante du Parti communiste, du Nouveau Front populaire ».
Un député RN pointe « un cas particulier »
Fidèle à son discours, l’extrême droite minimise. « C’est quand même très gênant qu’en période électorale, un reportage sur le service public ne dit pas que cette personne est en combat contre le Rassemblement national, milite, diffuse des tracts du Parti communiste », a-t-il poursuivi, ajoutant que « s’il y a des propos racistes, nous les condamnons ». Aucun élément sérieux ne prouve évidemment les assertions de ce député sortant du RN.
Concernant les propos diffusés dans le reportage d‘« Envoyé spécial », l’élu d’extrême droite a estimé qu’ils étaient « intolérables », avant de nuancer : « Je ne veux pas qu’on laisse un cas particulier, un conflit de voisinage, salir l’ensemble des électeurs du RN qui défendent un projet républicain et patriote », a conclu Thomas Ménagé.
En réalité, cette violence raciste rapportée par France 2 est un classique en France. Les cas de violences verbales racistes sont nombreux.
Avec Francetvinfo