Mercredi, les États-Unis ont, une fois de plus, utilisé leur droit de veto pour bloquer un projet de résolution du Conseil de sécurité de l’ONU appelant à un cessez-le-feu immédiat à Gaza et à un accès humanitaire sans entrave. Un geste lourd de conséquences, perçu par une majorité d’États membres comme un feu vert à la poursuite de l’extermination du peuple palestinien.
L’histoire retiendra que les Etats-Unis a volé encore une fois au secours de l’Etat d’Israël. Ce veto, qualifié de « message extrêmement dangereux » par l’ambassadeur du Pakistan Asim Iftikhar Ahmad, résonne comme une approbation tacite de la politique israélienne à Gaza. « Cela signifie que la vie de deux millions de Palestiniens ne compte pas », a-t-il dénoncé, évoquant une « tache morale » sur la conscience d’un Conseil devenu spectateur de l’effondrement de toute éthique humanitaire.
Depuis des mois, la bande de Gaza est le théâtre d’un massacre continu. Derrière les discours sur la « sécurité d’Israël », se dissimule une stratégie méthodique de destruction systématique d’une population civile piégée, affamée, et bombardée sans relâche. Dans ce contexte, le projet de résolution rejeté n’était rien d’autre qu’un cri de détresse humanitaire. Comme l’a rappelé l’ambassadeur slovène Samuel Zbogar : « L’humanité est mise à l’épreuve en direct depuis Gaza. »
Les réactions ont été vives. L’ambassadeur algérien Amar Bendjama a déclaré : « Le silence ne défend pas les morts. » La Chine, la Slovénie, le Pakistan, et plusieurs autres pays ont accusé Washington de faire obstacle à la justice. Même la France et le Royaume-Uni, traditionnellement alignés sur les positions américaines, ont exprimé leur « regret ».
La position américaine, exprimée par l’ambassadrice par intérim Dorothy Shea, repose sur une rhétorique éculée : Israël aurait le « droit de se défendre », tandis qu’un cessez-le-feu risquerait de « renforcer le Hamas ». En réalité, ce discours sert surtout à justifier une campagne militaire qui a franchi toutes les lignes rouges du droit international humanitaire.
Le texte rejeté avait pourtant rallié 14 voix sur 15, appelant à un cessez-le-feu « immédiat, inconditionnel et permanent », à la libération des otages, et à une levée immédiate des restrictions à l’aide humanitaire. Mais ce soutien presque unanime n’a pas suffi à contrer le cynisme du veto américain.
Pendant ce temps, la catastrophe humanitaire s’aggrave. Malgré quelques camions autorisés à entrer depuis le 19 mai, l’aide demeure infime, une « goutte d’eau » selon l’ONU. À cela s’ajoute une instrumentalisation de l’aide par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), organisation obscure soutenue par Israël et les États-Unis, qui distribue une aide jugée contraire aux principes humanitaires, provoquant des scènes de chaos mortel autour de ses centres.
Face à la paralysie du Conseil de sécurité, l’ambassadeur palestinien Riyad Mansour a exhorté la communauté internationale à agir sans délai : « Agissez pour mettre fin à l’impunité. Agissez pour l’humanité. » Un appel qui résonne alors que l’Assemblée générale s’apprête à devenir le seul forum encore capable d’exprimer une volonté collective de mettre fin au carnage.
De son côté, Israël reste inflexible. Son ambassadeur Danny Danon a rejeté le projet de résolution, promettant de poursuivre la guerre « sans se laisser entraver par aucun vote ». Une posture guerrière qui, au nom de la lutte contre le Hamas, continue de broyer des dizaines de milliers de vies civiles, tout en détruisant les infrastructures vitales d’un territoire déjà assiégé.
La guerre, déclenchée après l’attaque du Hamas le 7 octobre 2023, a servi de prétexte à une opération militaire dont la disproportion et la brutalité ne laissent guère de doute quant à l’intention réelle : écraser Gaza jusqu’à sa disparition.
Rabah Aït Abache
L’O.N.U ou ce … machin comme l’appelait De Gaule n’a plus lieu d’être dans sa forme actuelle et doit être re structurée après 80 ans d’existence. Elle doit disposer de leviers contraignants contre les états violant sa charte qui, elle aussi doit être révisée. Comment siéger avec un état qui à violé et viole toutes les résolutions le condamnant depuis sa création ?
Quant à l’expression de regret … cause tjrs tu m’intéresse. La seule solution est la rupture des relations diplomatiques avec les usa par tout le sud global et en 1er lieu les pays musulmans. Les usa sont les 1er à faire fi de toute déontologie du droit international . L’expression de regret n’a aucune valeur contraignante.