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« Victime d’un AVC », Karim Tabbou condamné à un an de prison ferme

ARBITRAIRE

« Victime d’un AVC », Karim Tabbou condamné à un an de prison ferme

Le coordinateur de l’Union démocratique et sociale (UDS non agréé) a été condamné in absentia dans un procès à la hussarde à un an de prison ferme. 

L’épisode de ce énième procès à la sauvette est raconté par les avocats du Comité national pour la libération des détenus d’opinion.

L’opposant Karim Tabbou a été tiré de sa cellule pour être conduit au tribunal de Ruisseau (Alger) sans qu’il connaisse sa destination, ni d’ailleurs ses avocats qui n’ont pas été ni avertis.

Au cours de l’échange avec le juge du tribunal de Ruisseau, Karim Tabbou « a été victime d’un AVC », selon le CNLD. Il sera évacué du tribunal. Au lieu d’arrêter le procès, le juge courageusement a préféré poursuivre et condamner Karim Tabbou à un an de prison.  Karim Tabbou devait sortir de prison le 26 mars. Après cette condamnation, il devra purger encore six mois de prison.

« Le procureur général de la cour d’Alger, Ruisseau a refusé de recevoir une délégation des avocats de la défense des détenus présents en ce moment, juste après avoir donner l’alerte du procès sans informer les avocats », rapporte le CNLD.

Faut-il rappeler que son autre procès qui devait avoir lieu hier au tribunal de Koléa a été reporté au 6 avril à la demande du collectif des avocats.

Pourquoi avoir provoqué ce procès du tribunal de Ruisseau si ce n’est avec l’arrière-pensée de punir Karim Tabbou. 

« À quoi joue le pouvoir en programmant un procès en appel pour aujourd’hui, mardi 24 mars, à la cour de Ruisseau d’Alger, chambre numéro 5, à moins de 48 heures de la libération de Karim Tabbou , sans informer aucun avocat de la défense ? La justice complice du pourrissent agit toujours au service du système et continue à fonctionner par téléphone », dénonce encore le CNLD.

Au moment où le monde affronte soudé le coronavirus, à l’heure où des mesures de sanitaires et de confinement sont exigées des citoyens, la justice poursuit son oeuvre comme si de rien n’était. 

Le procès de ce jour 24 mars 2020 qui a eu lieu au tribunal de Ruisseau restera dans les annales de l’arbitraire. Il sonne assurément comme une vengeance contre les figures du Hirak, voire un pied de nez aux millions de manifestants qui exigent le démantèlement du régime en place. Alors que les Algériens attendaient des décisions de d’apaisement, le pouvoir vient de montrer par son bras judiciaire qu’il n’est pas enclin à changer, ni à lâcher prise.

Que cherche finalement le régime par cette innommable condamnation ? 

A l’heure où nous écrivons, nous ignorons si Karim Tabbou s’en est sorti ? S’il est en vie ? Ou…

Auteur
Yacine K.

 




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