De violents combats opposent lundi l’armée israélienne au Hamas dans la bande de Gaza, notamment à Rafah, malgré les mises en garde des Etats-Unis contre une offensive majeure dans cette ville surpeuplée et le risque d' »anarchie » dans le territoire palestinien.
Le ministère de la santé du Hamas annonce la mort de 35 091 victimes de la guerre que mène l’armée israélienne dans la bande de Gaza.
Des correspondants de l’AFP et des témoins font état de violents affrontements entre soldats israéliens et combattants du Hamas dans différents secteurs de Gaza, au moment où Israël se prépare à célébrer le 76e anniversaire de sa création, assombri par plus de sept mois de guerre dans le territoire palestinien.
Un peu moins d’une semaine après le début de l’incursion de l’armée israélienne à Rafah, à la frontière égyptienne dans le sud de la bande Gaza où s’entassent 1,4 million de Palestiniens, le secrétaire d’Etat américain, Antony Blinken, a déclaré qu’une offensive majeure dans cette ville surpeuplée ne permettrait pas d’atteindre l’objectif poursuivi par Israël d’éliminer le Hamas.
Des correspondants de l’AFP ont fait état de tirs d’hélicoptères et de bombardements dans l’est de Rafah, ville où le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, menace de lancer une offensive terrestre d’ampleur pour s’attaquer aux derniers bataillons du Hamas qui s’y abritent, selon lui.
Risque de «chaos»
Des combats entre forces israéliennes et militants palestiniens ont fait rage ces derniers jours également dans le nord de la bande de Gaza, où, quelques mois après avoir déclaré que la structure de commandement du Hamas avait été démantelée, un porte-parole de l’armée israélienne a dit que le Hamas « tentait de reconstituer ses capacités militaires ».
La semaine dernière, les forces israéliennes ont ordonné à la population d’évacuer l’est de Rafah et 300.000 Palestiniens ont suivi ces appels, selon l’armée. Ces appels ont été renouvelés lundi, selon des témoins.
Mais aux yeux de M. Blinken, une vaste opération dans Rafah risquerait de créer le « chaos », « l’anarchie » et « d’énormes dégâts » pour la population civile « sans résoudre le problème » du Hamas.
« Nous avons vu le Hamas revenir dans les zones qu’Israël a libérées dans le nord, même à Khan Younès », ville en ruines proche de Rafah, a-t-il déclaré dans un entretien à la chaîne NBC.
«Pas d’endroit sur à Gaza»
A pied, à bord de véhicules ou de triporteurs, des Palestiniens continuent de fuir Rafah pour tenter de trouver refuge ailleurs dans le territoire palestinien.
« Nous avons vécu l’enfer pendant trois jours et les pires nuits depuis le début de la guerre », a raconté à l’AFP Mohammed Hamad, 24 ans, qui a fui l’est de Rafah visée par des bombardements.
La branche armée du Hamas a revendiqué des tirs d’obus sur des soldats et des véhicules israéliens près du passage de Rafah.
« Les autorités israéliennes continuent d’émettre des ordres de déplacement forcé (…). Cela oblige les habitants de Rafah à fuir n’importe où », a écrit sur le réseau social X le chef de l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), Philippe Lazzarini.
« Parler de zones sûres est faux et trompeur. Aucun endroit n’est sûr à Gaza » pour ses quelque 2,4 millions d’habitants, a-t-il dit.
En attaquant Rafah, le Premier ministre israélien veut « faire capoter » les pourparlers sur une trêve et une libération d’otages retenus à Gaza, a accusé dimanche le Hamas.
Avec AFP