Lundi 7 décembre 2020
Visite d’al-Sissi : Macron ne veut pas entendre parler des droits humains
Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi est en France pour une visite d’État de deux jours. Lors d’un entretien à l’Élysée ce lundi avec le président français Emmanuel Macron, les questions du partenariat stratégique entre les deux pays face aux crises régionales, mais aussi celles relatives aux droits de l’homme en Égypte ont dominé.
« Nous avons des désaccords à propos des droits de l’homme », a reconnu Emmanuel Macron lors d’une conférence de presse à la suite d’un entretien avec son homologue égyptien Abdel Fatah al-Sissi. Mais le soutien français à l’Égypte ne sera pas « conditionné à ces désaccords », car ce serait inefficace et contre-productif, a tout de suite ajouté le président français.
Alors que la répression et les violations des droits de l’homme dans son pays sont largement documentées, le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a lui asséné qu’on ne devait pas présenter son pays comme un régime despotique.
À l’évocation des droits humains, il a répondu sur la lutte contre le terrorisme, assurant qu’il était de son devoir de protéger les cent millions d’Égyptiens.
Les deux dirigeants ont par ailleurs souligné leur partenariat « stratégique et essentiel », selon les mots d’Emmanuel Macron : Paris et le Caire main dans la main face à la crise en Libye – pays voisin de l’Égypte -, Paris et le Caire travaillant ensemble en Méditerranée orientale – région où la question des gisements de gaz suscitent des tensions.
Dans ces deux dossiers qui sont liés, Abdel Fattah al-Sissi et Emmanuel Macron affichent un front uni face à la Turquie, dont ils critiquent la politique régionale.