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Yasmina : une perle de sanglots kabyles et…arabes !

Impérieuse culture du terroir 

Yasmina : une perle de sanglots kabyles et…arabes !

Ce qu’il y a d’extraordinaire dans la chanson kabyle c’est que, souvent, on chante ses peines et ses blessures avec des musiques entraînantes.

À cet égard, les chansons de Yasmina représentent un étalon de détresse formulée avec des textes poignants sur fond de mélodies rythmées.

Il faut dire que sa propre vie ne fût pas un conte de fée, comme en témoignent ces quelques éléments biographiques.

Biographie (*)

De son vrai nom Skakni Ouiza, Yasmina naquit en 1966 à Zerruda, commune de Tirmitine, Grande Kabylie. Fille unique, ses parents se séparent alors qu’elle n’a que six mois. Son père étant émigré en France, sa grand-mère paternelle la prend en charge.

Par manque de moyens de locomotion -transport inexistant à l’époque- Yasmina dut interrompre ses études après avoir obtenu la 6ème avec brio. Ce qui pour l’époque constituait un exploit, surtout pour une fillette.

Brève scolarité que Yasmina regrettera juste après puisqu’elle se retrouva « embastillée » à la maison, travailla la terre, récolta les olives, faucha et stocka le foin… Des conditions pénibles qu’elle consent malgré elle.

Mariée très tôt, par contrainte, par sa grand-mère et ses oncles, elle divorça à l’âge de 17 ans.

De cette liaison prématurée, Yasmina eut deux enfants. Situation contrariante que celle d’une divorcée, dans un village conformiste ! Elle doit saisir son destin et élever ses enfants dont elle obtint la garde. Seule consolation : la musique qu’elle absorbait à longueur de journée. 

Aidée par sa grand-mère qui l’encouragea à rejoindre le domicile paternel en France, Yasmina obtint son visa et retrouva son père qui l’hébergea, contre son gré, pendant six mois ! Car, pour lui, Kabyle qu’il est, sa fille se devait de vivre au village quel que soit sa condition. 

Et voilà encore Yasmina contrainte de quitter le domicile parental. Sa seule consolation, parvenir à régulariser sa situation administrative de France. 

À la fin de l’année 1987, elle fit la rencontre de grands artistes. Akli Yahiatene et Youcef Abjaoui entre autres. Ces deux géants l’aidèrent à faire ses premiers pas et enregistrer une cassette. 

Elle tenta quelques poésies et parvint à composer les paroles de sa première chanson « A lqadhi » (Ô Juge) qui changera sa vie. Allaoua Bahlouli la remarque et lui propose de préparer son premier opus, lequel sort en 1989.

Depuis, elle a sorti de nombreux albums. Les chansons de Yasmina sont tristes, et évoquent toujours les souffrances qu’elle a vécu dans son enfance et sa jeunesse.

À noter sa fructueuse collaboration avec feu Rahim.

En 2010, Yasmina sort l’album Yemma Hnini, un hommage au chanteur Rahim disparu la même année d’une crise cardiaque. La nouveauté dans cet album est la chanson Fekkuli Kyudi. C’est en effet la première fois, depuis le début de sa carrière, que Yasmina compose et chante une chanson en arabe algérien. Avec des paroles poignantes qui distillent une grande nostalgie, c’est cette chanson que nous vous proposons. Du « khawa khawa » sublimé avant l’heure !

K.M.

(*) Source : http://www.music-berbere.com/artiste-yasmina-ia-93.html

Auteur
Kacem Madani

 




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